L’Europe et les états unis sont-ils en train de trembler, le sommet des BRICS (Chine, Brésil, Russie, Inde, Afrique du sud s’est tenu à Johannesburg et les pays émergeants semblent vouloir passer à l’offensive contre l’hégémonie géoponique politique américano-européenne avec un programme fastueux : la démoralisation de l’économie mondiale, élargissement des BRICS , faire concurrence au G7.
La Russie et la chine ne sont évidemment pas innocents au vue des conflits géostratégiques et diplomatiques qui les engagent face aux Etats Unis.
Comment qualifier ce qui s’est passé au sommet des BRICS : révolution, nouvelle guerre froide, nouvelle polarisation du monde, Rééquilibrage des rapports de force entre les pays émergeants et les puissances hégémoniques ? Bref comme je le disais un peu plus haut, le sommet des BRICS élargis qui s’est tenu du 22 au 24 Août 2023 en dehors des buts principaux, une trentaine des pays africains dont le TOGO ont été invités et soixantaine de pays au total ont été convié également pour l’évènement. L’occasion d’envoyer une première répercute diplomatique à Emanuel Macron qui avait exprimé son souhait de participer mais s’est pris un refus sec de l’Afrique du sud de participer. Rappelons que l’Afrique du sud est un allier de la Russie donc tout n’est pas tout à fait par hasard. Mais Can même le ton a été donné : Pays occidentaux et du Nord vous n’avez plus votre mot à dire.
Etaient présent à ce sommet le président Brésilien Lula Da Silva, tout comme le président de la République de Chine Xi Jinping. M. Serguei Larguove y était présent pour représenter Vladimir Poutine le président de la Russie n’ayant pas fait le déplacement. Et le premier tremblement de terre sur cette joyeuse scène géopolitique vient du souhait des BRICS de créer une monnaie commune afin de s’émanciper et de concurrencer le Dollar et L’euro clef d’hégémonie et de domination économique s’il en est. Un enjeu d’autant plus important que la plupart des monnaies des pays émergeants sont arrimées soit au dollar soit à l’euro. Car oui avec la présence des pays africains à ce sommet il n’y a pas que le dollar qui serre les fesses, l’Euro aussi. L’arrimage d’une monnaie forte s’il permet une stabilisation des cours de devises constitue aussi un frein évident à la souveraineté économique et au développement. Etre une économie dite fragile et être à même temps arrimé à une monnaie de référence donc forte, c’est se prendre par ricochet des fois les dévaluations, l’augmentation de taux d’intérêt etc… bref tout cela rend les économies des pays du sud extrêmement dépendantes des grandes puissances économiques.
Cette question essentiellement portée par le président brésilien Lula Da Silva qui l’a porté à l’échelle du continent sud-américain est vu d’un bon œil par la Chine et Xi Jinping qui aimerait bien intensifier l’utilisation du YUAN dans les échanges internationaux. Chine avait déjà entrepris depuis 2015 la création de la banque de développement sensée concurrencer le FMI et permettre des prêts en monnaie locale.
Le problème, c’est la fragilisation des pays émergeants due à la conjoncture et aussi la banque de développement qui largement est financée en dollar. Il y a aussi l’hétérogénéité des économies et des systèmes politiques qui composent les BRIC.
En attendant d’avoir une banque de développement solide et une monnaie solide, les échanges internationaux entre les pays émergeants se font tout de même en monnaie locale de quoi permettre de diversifier les réserves de monnaies. L’autre point qui fait trembler les puissances occidentales et qui pourrait singulièrement atténuer les rapports de force internationaux c’est la question de l’élargissement. Une soixantaine de pays ont été invité au sommet des BRIS à Johannesburg. Mais surtout plusieurs pays auraient déposé leur candidature pour intégrer officiellement les BRICS notamment : les Emirats arabes unis, L’Algérie, l’Egypte, l’Argentine, le Cuba, le Venezuela, Le Nigeria L’Iran. Une occasion pour la Chine qui affiche le souhait que les BRICS concurrencent le G7 .Il ne faut pas cependant pas perdre de vue que la Chine a des intérêts économiques importants avec l’Afrique et l’Amérique du Sud en particulier le Venezuela. La Russie aussi entend étendre son influence en Afrique où elle marche d’ailleurs sur le pré carrés de la France qui a déjà vu le Mali, le Burkina-Faso et désormais le Niger lui tourner le dos.
C’est aussi un moyen pour la Russie et la Chine de faire basculer le rapport de force géopolitique en leur faveur face aux Etats-Unis. Reste à savoir comment parviendront-ils à faire bloc dès lors que l’inde prend de plus en plus ses distances vers le duo Russo-chine pour se rapprocher un peu plus de l’Europe.
Le projet d’élargissement à connu de son côté selon certaines sources les premiers (quicks koicks) par rapport à l’Algérie qui devrait vraisemblablement patienter et le Maroc qui déclare de son côté n’avoir jamais officiellement déposé de candidature. Le Royaume du Maroc reproche en outre à l’Afrique du Sud de s’être exprimé positivement en faveur de l’autodétermination du Sahara Occidental soutenu par l’Algérie. Pour rappel les Sahraoui situés dans le Sud du Maroc revendiquent leur souveraineté sur l’ensemble du SAHARA Occidental. Bref comme pris entre deux chaises l’enjeu pour les pays émergeants surtout pour les pays d’Afrique et de l’Amérique du Sud est le suivant : S’émanciper des Etats Unis et de l’Europe sans risquer de tomber sous une nouvelle domination qui pourrait être Russe et ou Chinoise, le sommet a duré trois jours. Dans tous les cas avec l’éventualité qu’un nouveau bloc géopolitique s’établisse, la domination des pays industrialisés du Nord est plus que remise en question.