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À l’occasion du cinquantenaire de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Université de Lomé a accueilli, le 28 mai 2025, un important colloque international. Placé sous le thème « Le projet de l’intégration ouest-africaine : entre idéaux d’hier, réalités d’aujourd’hui, acquis probants et perspectives de demain », l’événement a réuni experts, universitaires, diplomates et représentants de la société civile autour d’un objectif commun : dresser un bilan critique de l’intégration régionale et envisager son avenir.
Organisé par l’Institut d’Études Stratégiques (IES) de l’Université de Lomé, en partenariat avec la Représentation permanente et le Bureau national de la CEDEAO au Togo, le colloque a été ouvert par le professeur Adama Mawulé Kpodar, président de l’Université. Dans son discours, il a salué la mémoire des fondateurs de la CEDEAO, notamment les présidents Gnassingbé Eyadéma et Yakubu Gowon, pionniers de l’unité ouest-africaine.

Malgré les avancées notables, les intervenants ont souligné les défis persistants. L’ambassadeur Barros Bacar Banjai, représentant-résident de la CEDEAO, a évoqué les progrès réalisés en matière de libre circulation, de commerce régional et de maintien de la paix. Toutefois, il a aussi reconnu les tensions récentes, notamment la création de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui remet en question la cohésion sous-régionale.
Le Dr Ekue F. Gada, directeur de l’IES, a quant à lui insisté sur la nécessité d’une lecture scientifique des enjeux actuels, appelant à un renouveau sans renier les fondamentaux de l’intégration.
Le professeur Azontowou Senou a donné une leçon inaugurale remarquée sur le lien historique entre la renaissance africaine et le projet d’intégration régionale, replacée dans une perspective panafricaniste. Cette intervention a ancré les discussions dans une réflexion de fond sur l’histoire politique du continent.
Quatre panels ont ensuite structuré les débats. Le premier a évalué l’évolution institutionnelle de la CEDEAO, soulignant les progrès en libre circulation mais pointant l’échec de l’unification monétaire. Le deuxième panel s’est penché sur la gouvernance régionale, mettant en lumière des dysfonctionnements dans les mécanismes décisionnels. Le troisième a donné la parole à la société civile, qui demande une implication plus forte dans les politiques communautaires. Le dernier a esquissé les réformes nécessaires à une CEDEAO modernisée, plus apte à faire face aux réalités géopolitiques du moment.
Deux ateliers ont prolongé la réflexion. Le premier a porté sur le rapprochement entre institutions communautaires et populations. Le second s’est focalisé sur la relation avec l’AES, proposant des cadres de dialogue permanents pour renforcer la coopération sécuritaire et économique avec ces pays.
Les recommandations finales appellent à une gouvernance plus inclusive, une meilleure communication institutionnelle, une accélération de l’intégration économique, et une réponse plus efficace aux crises sécuritaires.
Ce colloque a confirmé le rôle central de l’Université de Lomé et de son IES comme centre de réflexion stratégique sur l’avenir de l’intégration régionale. En conjuguant rigueur académique et engagement politique, l’UL s’affirme comme un acteur majeur du débat sur le devenir de la CEDEAO et de l’Afrique de l’Ouest.
Par César.S








































































