Le 1er février 2025, à Accra, le Président de la République togolaise, Faure Essozimna Gnassingbé, Champion du Marché unique du transport aérien en Afrique (MUTAA), a partagé sa vision pour l’intégration économique du continent africain. S’exprimant lors de la troisième édition des Dialogues sur la Prospérité en Afrique (APD 2025), il a mis en avant l’importance des investissements dans les secteurs des transports et de la logistique pour renforcer l’intégration régionale et la prospérité collective.
Devant ses pairs africains, des partenaires multilatéraux et un public composé d’investisseurs, d’opérateurs économiques et de chercheurs africains, le chef de l’État a détaillé trois axes stratégiques pour financer et développer les infrastructures économiques et sociales, essentielles à la construction d’un marché africain prospère et intégré.
Le Président Faure Gnassingbé a d’abord souligné la nécessité de bâtir un marché africain résilient, capable de faire face aux crises mondiales tout en réduisant la dépendance du continent dans des secteurs stratégiques. Il a insisté sur le fait qu’un marché commun africain ne doit pas seulement viser la libéralisation du commerce, mais plutôt être conçu comme un espace de résilience où la coopération régionale permettrait de renforcer les capacités locales et de protéger l’indépendance économique de l’Afrique. Il a ajouté : « L’idée n’est pas seulement de libéraliser le commerce, mais de bâtir un écosystème économique souverain. »
UNE INTÉGRATION PRAGMATIQUE ET SOLIDAIRE

En s’appuyant sur les leçons de l’histoire africaine, le chef de l’État a proposé un modèle d’intégration économique équilibré, qui garantirait une distribution équitable des bénéfices d’un marché commun. Il a réaffirmé son engagement envers une intégration régionale pragmatique, tenant compte des disparités économiques et géographiques entre les pays africains. « L’intégration économique ne résoudra pas de manière magique les inégalités économiques ou les disparités géographiques. Elle doit être un moteur de prospérité partagée. Pour ce faire, nous devons d’abord reconnaître les asymétries et proposer des solutions adaptées à chaque réalité. Un modèle flexible et bien pensé est possible, mais cela demande des stratégies appropriées, des institutions solides et des engagements clairs », a-t-il précisé.
IL a également souligné l’importance d’initiatives de compensation pour certaines économies fragiles et a insisté sur la nécessité d’investir massivement dans des infrastructures transfrontalières, notamment pour relier les pôles économiques aux régions enclavées et rurales.
LES INFRASTRUCTURES : PIERRE ANGULAIRE DE LA SOUVERAINETÉ ÉCONOMIQUE AFRICAINE
Le dernier axe de son discours a porté sur l’importance stratégique des infrastructures dans le renforcement de la souveraineté économique africaine. Routes, ports, réseaux ferroviaires et infrastructures numériques sont, selon lui, les fondations de l’intégration économique, facilitant la circulation des biens, des services et des capitaux à travers le continent. « L’investissement dans nos infrastructures publiques est la clé de notre souveraineté et de notre capacité à échanger, à produire et à prospérer », a souligné le Président.
Dans cette perspective, il a mis en lumière la nécessité de mobiliser des investissements massifs pour moderniser les infrastructures africaines, notamment en créant des corridors économiques reliant les pôles industriels et agricoles, et en simplifiant les formalités douanières grâce à des guichets uniques. Le Président s’est également félicité des progrès réalisés par le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) dans le développement de l’infrastructure.
Le chef de l’État a également insisté sur le rôle crucial des infrastructures numériques dans la compétitivité de l’économie africaine. Il a souligné l’importance de créer des plateformes numériques transfrontalières pour renforcer les échanges commerciaux et favoriser l’inclusion des PME africaines dans l’économie numérique. « La digitalisation peut devenir un levier d’exclusion si elle n’est pas pensée de manière inclusive. Les petites entreprises ne doivent pas être laissées de côté », a-t-il ajouté.
UN ENGAGEMENT PANAFRICAIN SYMBOLIQUE
L’allocution du Président Faure Gnassingbé a reçu un accueil favorable de ses homologues africains et des partenaires économiques présents aux Dialogues sur la Prospérité en Afrique (APD). En clôture des travaux, il a participé à la cérémonie d’allumage symbolique de la flamme du commerce africain, un acte fort illustrant l’engagement du Togo à jouer un rôle moteur dans la dynamique de l’unité panafricaine.
Ainsi, à travers sa vision stratégique pour un marché commun africain plus résilient, solidaire et souverain, le Président Faure Gnassingbé a affirmé l’importance de l’intégration économique pour le développement du continent africain et pour la prospérité partagée de ses peuples.
Par César S.