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A 61 ans, Badanam PATOKI entre dans la lumière. Nouveau ministre togolais de l’Économie et de la Veille stratégique, cet homme de l’ombre, longtemps cantonné aux coulisses de l’administration, incarne désormais le visage technocratique d’un Togo en quête de transformation.
Formé à l’Université de Poitiers et au Centre Ouest-Africain de Formation et d’Études Bancaires (COFEB) à Dakar, Patoki débute sa carrière au sein de l’administration togolaise en 1986. Mais c’est à la BCEAO, qu’il rejoint en 1996, qu’il gravira les échelons jusqu’à s’imposer comme une référence dans la gestion macroéconomique régionale.
Entre 2005 et 2010, il dirige le Trésor public du Togo, en pleine période de tensions budgétaires, et amorce une modernisation saluée dans les cercles financiers. Sa réputation de gestionnaire rigoureux se renforce encore lorsqu’il est nommé directeur adjoint d’UMOA-Titres en 2016, puis secrétaire général du ministère de l’Économie à Lomé deux ans plus tard.
En 2021, il accède à la présidence de l’AMF-UEMOA, le gendarme des marchés financiers ouest-africains. Là, il impulse transparence, obligations vertes et sécurisation des investissements.
Peu médiatique, méthodique, exigeant mais juste, Patoki est reconnu pour son sens du détail et sa capacité à mener des réformes complexes. « Quand une décision manque de rigueur, il le dit sans détour », confie un proche.
Aujourd’hui, il prend les rênes d’un super-ministère à un moment charnière : croissance à 6 %, mais forte pression sociale, chômage des jeunes, dépendance à la dépense publique. Le défi est de taille : transformer l’économie en profondeur, attirer les capitaux privés et renforcer les chaînes de valeur locales.
Badanam Patoki devra désormais conjuguer technicité et vision politique. L’expert silencieux joue sa partition la plus stratégique sous les projecteurs cette fois.
Par César S.












































































