La capitale togolaise ne cesse d’attirer sur son sol ces dernières années, plusieurs institutions bancaires panafricaines. Face aux autres capitales de la sous- région pourtant mieux nanties, Lomé ne veut plus rien lâcher en ce qui concerne les efforts à fournir dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires dans le seul et ultime but de séduire les investisseurs internationaux. Peut-elle pour autant rivaliser avec les grandes capitales comme Dakar ou Abidjan ?
Depuis quelques années, les autorités togolaises sous l’impulsion du Chef de l’Etat, se sont résolument engagées dans une dynamique de la relance économique du pays. Pour cela, beaucoup d’efforts ont été réalisés pour rendre favorables les conditions d’installations d’entreprises sur le territoire national. A cet effet, un code des investissements innovant et attractif a été adopté de même qu’un autre code, celui des marchés publics en adéquation avec les normes et standards internationaux. C’est ainsi que dans la bataille que se livrent les pays de l’Afrique occidentale, chacun pour se positionner en hub régional, dans un secteur d’activité à fort potentiel, susceptible de conforter dans son développement économique, Lomé se porte visiblement mieux. En effet, ces dernières années, notre capitale a réussi à attirer sur sa zone franche, les sièges d’institutions et de groupe financiers de premier plan. C’est le cas par exemple de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), qui a préféré Lomé aux autres capitales du continent pour élire domicile sur l’Avenue de la Libération. Un autre exemple, celui de la Banque d’investissement et de développement de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (BIDC).
Lomé va aussi abrite également le siège continental de banques panafricaines comme Orabank sis sur l’Avenue du 24 janvier et aussi le somptueux immeuble abritant le siège de Ecobank (sur le Boulevard du Mono) ainsi que celui du capital-investisseur Cauris Management, installé au sein du Complexe de la BOAD. Ajoutée à cette liste d’institutions bancaires qui ont choisi la capitale togolaise pour ériger leur siège, la Banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le Commerce (BSIC) dont la construction du siège a démarré sur le Boulevard du 13 janvier depuis décembre 2014. Outre les
banques panafricaines qui ont compris que Lomé est aujourd’hui l’une des meilleures destinations pour leurs investissements, d’autres banques comme la Diamond Bank (installée à Dekon) par exemple ont aussi accepté ouvrir des agences dans notre métropole pour faire des transactions financières. Belle opération de séduction pour les autorités togolaises !
Il convient de noter au passage que tous ces établissements bancaires qui s’installent dans notre pays contribuent à absorber efficacement une partie non négligeable du taux de chômage qui, soulignons-le ne cesse de grimper ces dernières années avec son lot de problèmes collatéraux.
Dans un souci permanent de rester dans cette même dynamique, et surtout en raison du fait que la concurrence est rude, les autorités togolaises se doivent d’accentuer les efforts pour continuer par marquer des points face aux métropoles économiques régionales comme Dakar qui accueille le siège de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Et aussi Abidjan où la Banque Africaine de Développement (BAD) a désormais repris ses quartiers et qui héberge d’ailleurs la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), ainsi que les sièges régionaux de la Banque Mondiale et de l’Agence Française de Développement (AFD).
L’enjeu étant de taille, les autorités togolaises n’entendent plus lésiner sur les moyens pour que « la destination Togo » soit une priorité pour les investisseurs étrangers. Elles mettent désormais les bouchées doubles pour que les infrastructures numériques indispensables aux transactions financières soient mises en place.
Après des tournées en Asie et en Europe l’an dernier, l’Exécutif togolais poursuit son lobbying au niveau continental et international afin d’attirer de nouvelles institutions financières et d’aide au développement à Lomé sous la houlette du Ministre de l’Economie et des finances Adji Otèth AYASSOR et de son collègue des Affaires étrangères, Robert DUSSEY. « Notre modèle est basé sur celui du Singapour, qui est la deuxième place financière d’Asie. Et nous renforçons notre coopération pour mieux nous inspirer de son exemple », a expliqué le Chef de la diplomatie togolaise au cours d’une séance de travail avec les partenaires financiers de notre pays.
Au demeurant, il ne reste qu’à souhaiter vivement que les populations togolaises continuent de bénéficier des retombées de cette vision et surtout de ce choix singapourien pour permettre aussi au pays de mieux se positionner dans ce domaine très concurrentiel des services financiers où rien n’est encore visiblement joué sur le continent.
Charles KOLOU