Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Togolais de l’Extérieur, Pr. Robert Dussey a effectué, le mardi 16 mars 2021, une visite officielle en Allemagne. Ce séjour à Berlin a permis au ministre togolais, d’échanger avec les officiels allemands, notamment son homologue, Heiko Maas et des opérateurs économiques sur le renforcement des relations bilatérales et le début d’un nouveau cycle de coopération entre les deux pays.
L’agenda du chef de la diplomatie togolaise lui a permis de s’entretenir, d’abord avec son homologue allemand, Heiko Maas sur des dossiers en lien avec la situation au Sahel et le récent accord post-Cotonou conclu entre les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et ensuite sur des sujets liés à l’Union européenne. « Nous avons convenu de travailler pour la paix dans le Sahel », a indiqué le ministre Dussey à l’issue des travaux au premier jour des échanges.
Le diplomate allemand, Heiko Maas a, quant à lui, salué l’implication du Togo pour un retour à la stabilité et à la paix au Sahel, ainsi que les différentes actions entreprises par les autorités du Togo pour lutter contre le terrorisme dans la région. « Les relations entre nos deux pays sont très bonnes », a affirmé le ministre fédéral des Affaires étrangères, Heiko Maas.
Le ministre togolais chargé des Affaires étrangères a également échangé avec l’envoyé spécial de la Chancelière pour l’Afrique, Günter Nooke. L’entretien entre les deux hommes a porté sur les mêmes sujets sécuritaires dans la sous-région et le Sahel, ou encore sur l’accord post-Cotonou.
Le diplomate togolais a aussi eu, des séances de travail avec le ministre de la Coopération économique et du Développement, Gerd Müller. Leurs discussions, cette fois-ci, ont trait aux questions relatives aux investissements et au renforcement des liens économiques. Le ministre Dussey a également rencontré des opérateurs économiques allemands.
En fin d’année 2020, Lomé et Berlin avaient effectué une large revue de leur coopération et jeté les bases d’une nouvelle collaboration. Depuis la reprise de la coopération avec le Togo en 2012, l’Allemagne a injecté près de 265 millions d’euros dans le développement de plusieurs secteurs au Togo à savoir l’éducation, la formation, la santé, la gouvernance, la décentralisation, l’agriculture et la sécurité alimentaire ou encore les infrastructures.
QUE CONTIENT L’ACCORD POST COTONOU ?
Deux ans d’intenses négociations sur l’avenir du partenariat entre l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et l’Union Européenne (OEACP/UE), ont permis aux pays africains, caribéens et européens de parvenir le 3 décembre 2020 à un accord qui succèdera à celui de Cotonou. La nouvelle entente qui doit couvrir les deux prochaines décennies, prend en compte un grand nombre de domaines, (prioritaires ou non), allant du développement et de la croissance durables aux droits de l’homme, à la paix et à la sécurité.
Pour Robert Dussey, négociateur en chef du bloc OEACP, « l’Afrique sort gagnante dans la mesure où ses priorités en lien avec son Agenda 2063 et l’Agenda 2030 des nations unies ont été globalement prises en compte ».
« Le nouveau partenariat fait une large part à la coopération commerciale et au développement du secteur privé, à l’agriculture ainsi qu’à la santé, l’éducation et à l’autonomisation des femmes, de même qu’aux questions de paix et de sécurité. Il appartient à l’Afrique de savoir tirer meilleur parti de cet accord. », a précisé le ministre Dussey.
Selon le chef de la diplomatie togolaise, les pays du bloc OEACP « avaient des lignes rouges à ne pas franchir » et qui ont été respectées. Des questions relatives, notamment à l’orientation et l’identité sexuelles, l’abolition de la peine de mort ou encore l’immigration ont été ainsi âprement discutées. « Il apparaît clairement que les États de l’OEACP et précisément ceux d’Afrique n’ont pas capitulé durant ces négociations », a affirmé le Pr Robert Dussey, soulignant que « la logique du compromis a permis d’aboutir à des positions communes sur ces questions ».
Le nouvel accord, « qui privilégie l’approche régionale » sera approuvé, signé et ratifié par les différentes parties avant son entrée en vigueur l’année prochaine.