Le président de l’Autorité nationale pour l’interdiction des armes chimiques (ANIAC-Togo), Hunlédé Amah a entretenu les journalistes sur les risques des produits chimiques et les mesures de sécurité et sureté envisageables pour prévenir ces risques lors d’un point de presse le vendredi 11 septembre 2020 à Lomé.
L’objectif de cette rencontre est d’informer, à travers les journalistes, le public togolais sur les différentes menaces liées à la manutention, au stockage, au transport et à la gestion de produits chimiques basée sur la prise de mesures règlementaires. Elle s’est articulée autour de deux axes, notamment la situation des produits des produits chimiques dans les entrepôts des ports du Togo et l’engagement de l’ANIAC-Togo dans la réglementation de l’utilisation de certains produits chimiques au Togo, à savoir le chloroforme et ses dérivés.
Hunlédé a indiqué que « selon les données de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), plusieurs centaines de millions de tonnes de produits chimiques sont élaborés chaque année dans le monde et jouent un rôle clé dans de nombreux secteurs d’activités de l’économie mondiale, tels que les secteurs de l’agriculture, l’industrie, l’environnement, du commerce, la protection, la recherche, les mines, du bâtiment, du transport, du textile et de la santé. Cependant, les risques liées à la gestion de ces produits chimiques sont énormes et suscitent une veille constante de la part des Etats ».
L’utilisation des produits ou leurs dérivés, ainsi que leurs précurseurs peut avoir des conséquences dangereuses pour la santé des personnes et l’environnement. Au nombre des effets, le président de l’ANIAC a cité les cancers, les effets tératogènes et mutagènes, les maladies neurologiques, la perturbation du système endocrinien, les cas d’empoisonnement aigu et des dégradations de divers écosystèmes.
Face à ces déboires, la gestion des produits chimiques devient un véritable défi d’envergure pour les Etats.
M Hunlédé a relevé qu’au Togo par exemple, des quantités importantes de produits chimiques de nature diverse sont couramment utilisés dans plusieurs secteurs d’activités et des fois d’une manière inappropriée et incontrôlée. A ces défis, il faut ajouter les risques liés à la manutention, au stockage, à la manipulation et à l’exposition de ces produits en milieux portuaire et industriel. De même, les rejets volontaires ou non des eaux usées, des effluents et déchet industriels constituent également des conséquences négatives de l’utilisation des produits chimiques.
Compte tenu de la diversité et des conséquences potentielles de ces incidences, la gestion rationnelle des produits chimiques apparaît comme une question intersectorielle pour le développement durable. Cette situation interpelle davantage les responsables de l’ANIAC à sensibiliser et à créer une synergie d’actions entre toutes les différentes parties prenantes à l’activité chimique.
Illustrant les différents incidents liés aux produits chimiques, le président de l’ANIAC a rappelé les dégâts des explosions qu’a connus le Liban le 4 août 2020 : plus de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium sont parties en fumée avec plus de 171 morts et plus de 6000 blessés, dont 120 dans un état critique et une quarantaine de personnes disparues alors que les dégâts matériels sont estimés à plusieurs milliards de dollars.
Des mesures pour éviter de pareille situation au Togo
« Pour maîtriser ces risques et protéger les travailleurs, la population et l’environnement, il est indispensable de mettre en œuvre de façon systématique un ensemble de mesures cohérentes bien définies », a confié M. Hunlédé. A ce titre, l’ANIAC-Togo, structure nationale de coordination de contrôle à l’importation et à l’exportation ainsi que de supervision de l’utilisation des produits chimiques au Togo, a l’impérieux devoir d’agir en amont à travers des échanges avec tous les acteurs du monde de la chimie et de la communication. A cet égard, le président de l’ANIAC-Togo a invité tous les acteurs à observer les règles générales de sécurité et sureté dans la zone portuaire et en entreprise.
Il s’agit de déterminer les causes possibles d’accidents majeurs c’est-à-dire identifier les défaillances potentielles du matériel et des dispositions d’ordre non matériel, les défauts éventuels des procédés ou de la conception ainsi que les erreurs humaines possibles ; d’étudier les dangers, dans toute installation utilisant les produits chimiques et inviter systématiquement l’exploitant à procéder à une étude des dangers dans les normes requises ; prévenir les incidents, cela suppose que même si la prévention des accidents incombe au premier chef à l’exploitant, le système de prévention devrait être établi par les autorités compétentes en consultation avec les parties concernées ; et assurer une bonne gestion (entreposage, manipulation et traitement) des produits et déchets chimiques. Ces mesures non exhaustive, feront l’objet de programme de sensibilisation que l’Autorité a initié pour les sectoriels et les entreprises basées au Togo.
Le président de l’ANIACI-Togo précisé que l’étape de sensibilisation sera suivie de celle des sanctions pour récalcitrants.
Créé le 4 novembre 2015, l’ANIAC a pour mission d’assister le gouvernement dans la conception et la mise en œuvre de la politique nationale sur l’interdiction des armes chimiques et sur leur destruction, ainsi que des produits chimiques prohibés par la Convention.