Une délégation du gouvernement malien, conduite par le ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a achevé le mercredi 4 mai 2022, une visite de travail de deux jours à Lomé. L’activité, qui se veut une nouvelle illustration de la qualité des relations d’amitié et de coopération entre les deux pays, a été l’occasion pour le Mali de solliciter formellement la facilitation du Togo auprès de la communauté internationale, en vue de trouver des solutions à la crise malienne.
Après avoir été reçu par le Président de la République, à qui il a transmis un message de son homologue, Assimi Goïta, le chef de la diplomatie malienne et sa délégation ont eu une séance de travail avec Robert Dussey et quelques membres du gouvernement. Plusieurs points d’intérêts communs, notamment sur le plan économique où le Mali fait l’objet de sanctions, ont été abordés.
“Soyez rassurés, le Togo pays de dialogue est toujours disposé à aider les pays frères à trouver la voie de la paix et de la stabilité”, a indiqué le ministre de l’intégration régionale.
Depuis le début de la crise malienne en 2020, Lomé s’est montré disponible aux côtés de Bamako, en œuvrant pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, à travers le dialogue et la concertation avec toutes les parties impliquées. Le pays, fidèle à sa stratégie diplomatique, a accueilli il y a un an, une réunion du Groupe de soutien au Mali, avant d’être désigné récemment comme membre de groupe de dialogue par les autorités transitoires.
LES PARTENAIRES DU MALI SE CONCERTENT A LOME
Après Bamako fin 2020, Lomé a accueilli le lundi 8 mars 2021, la deuxième réunion du Groupe de Soutien à la Transition au Mali (GST-Mali). Le mécanisme initié par la CEDEAO, l’UA, l’ONU, ainsi que divers pays voisins afin de garantir une transition apaisée dans le pays, a réuni dans la capitale togolaise, de nombreuses personnalités politiques de premier plan.
Ouverts par le président de la République, en présence du Premier ministre, de la présidente de l’Assemblée nationale et de plusieurs membres du gouvernement, les travaux ont porté sur le suivi des conclusions de la réunion inaugurale et l’état d’avancement des principales réformes. Il a également été question de rappeler les enjeux socio-politiques, sécuritaires et économiques de la crise que traverse le Mali, et ses éventuelles répercussions sur le reste du continent, voire du monde.
“LA SOLIDARITÉ N’EST PAS UN VAIN MOT”
“Le soutien à un pays frère, dans un moment aussi délicat que celui d’une transition politique, va au-delà des simples vœux”, a rappelé d’entrée le chef de l’Etat. “La solidarité tout comme la paix, n’est pas un vain mot, mais plutôt un comportement, un geste, une action de sympathie, une main tendue qui crée l’espoir chez autrui en situation difficile et qui l’encourage à ne pas céder au défaitisme”, a-t-il poursuivi.
Le leader togolais est dans ce sens revenu sur les fondamentaux de la diplomatie togolaise, axée sur “une philosophie de l’action et du pragmatisme”.
Faure Gnassingbé a ensuite salué “l’action dynamique” de la CEDEAO, de l’UA et des autres partenaires, dont la sollicitude conjointe autorise “à espérer une sortie de crise définitive”, puis exhorté les uns et les autres à jouer chacun leur partition.
“LE TOGO RESTERA TOUJOURS DISPONIBLE”
Le Togo restera sans faille, engagé et disponible aux côtés de la République sœur du Mali, et adhérera à toutes les “initiatives innovantes et solidaires, à l’image du GST-Mali, qui permettront de remettre ce pays sur la voie de la stabilité et de la paix durables”, a enfin réaffirmé le Président de la République, avant d’espérer “que la réunion de Lomé permette de franchir un cap décisif dans le processus de retour à la normalité au Mali”
LE TOGO, MEMBRE DU GROUPE DE DIALOGUE SUR TRANSITION AU MALI
Le gouvernement de la transition du Mali a annoncé le mercredi 9 février 2022 la mise en place d’un mécanisme de concertation avec la CEDEAO, l’UA et la communauté internationale, dans le cadre de la recherche de solutions consensuelles pour une transition réussie et un retour à l’ordre constitutionnel. Le Togo y est intégré.
Le pays, qui s’est toujours montré disponible depuis le début de la crise sociopolitique, fait partie de la première structure du mécanisme, le Groupe de Dialogue au niveau Ministériel.
Aux côtés du Ghana (président en exercice de la CEDEAO), du Sénégal (président en exercice de l’UA), du Nigéria, de la Mauritanie, de la Sierra Léone, de l’Union Africaine et des Nations Unies, le Togo œuvrera à faciliter le dialogue entre les parties prenantes, le rapprochement des positions, et la recherche d’un compromis sur les questions en suspens.
La seconde structure, le Groupe de Travail Élargi, composé de représentants du gouvernement malien, des membres du comité local du suivi de la transition et de personnes ressources, aura pour mission d’évaluer le projet de chronogramme de transition présenté à l’Organisation communautaire ouest-africaine.
Une première réunion du Groupe de Dialogue s’est d’ailleurs déjà tenue, afin d’accélérer le processus.
Bamako avait proposé une ébauche de chronogramme, rejetée par la CEDEAO, qui a décidé dans la foulée d’imposer des sanctions au pays.