Au cœur de l’économie du Togo, le ministère du Commerce et du Secteur Privé joue un rôle important dans la préservation de la santé de la population.
Dans cet entretien à bâtons rompus, la ministre Bernadette Legzim-Balouki s’exprime sur le rôle que jouent les services de son département dans le contrôle non seulement des prix sur la marché, mais également de la qualité des produits commercialisés.
Delta info : Comment se fait le contrôle de la qualité et des prix des produits sur le marché ?
Ministre du Commerce : Le contrôle de la qualité des produits sur le marché s’effectue de deux manières, à savoir le contrôle physique et le contrôle chimique. Le contrôle physique se fait par les inspecteurs et contrôleurs du commerce suivant des descentes programmées ou inopinées dans les magasins et autres points de vente pour vérifier les caractéristiques externes des produits (emballage, date de péremption et autres indications).
Les contrôles chimiques complètent le contrôle physique et sont faits par les laboratoires nationaux accrédités sur les denrées importées ou produites localement. Lorsque les résultats des analyses montrent que le produit n’est pas conforme, le stock de ce produit est saisi et détruit. Si l’analyse montre que le produit est conforme, le ministère délivre en ce moment une autorisation de mise sur le marché conformément à l’arrêté interministériel N° 003/MDPRCPSP/MS/MAEP du 10 avril 2009.
Pour ce qui concerne le contrôle des prix, il convient de signaler que la loi N°99-011 du 28 décembre 1999 portant organisation de la concurrence au Togo, a libéralisé le commerce. La fixation des prix par l’Etat ne se fait que sur quelques produits homologués comme le pétrole, l’eau ou l’électricité. Les prix des autres produits sont déterminés par le jeu de la concurrence en fonction de l’offre et de la demande. Les services du ministère surveillent les prix pour éviter des dérapages et proposer éventuellement des approches de solutions selon les cas.
Quel dispositif le ministère du commerce a-t-il mis en place pour mener à bien cette mission ?
Pour mener à bien cette mission, le ministère dispose de services de contrôle composés d’inspecteurs et contrôleurs qui sont assermentés pour mener convenablement ces activités de contrôle et de suivi du marché. Ces services de contrôle sont représentés dans chaque région économique de notre pays. Des ateliers de renforcement des capacités sont régulièrement organisés à l’endroit des agents de contrôle pour leur permettre d’être plus efficaces dans leur mission. Ceux-ci disposent également des kits pour effectuer des tests rapides sur le terrain. Le ministère, à travers des communiqués et des sessions de sensibilisations, rappelle les dispositions réglementaires sur la sécurité alimentaire aux opérateurs économiques et aux consommateurs. Les associations de consommateurs appuient aussi le ministère à travers des renseignements sur le terrain.
Malgré ce travail de contrôle, des produits impropres à la consommation (produits avariés notamment) continuent d’envahir nos marchés.
Que font vos services pour remédier à cette situation ?
Les services de contrôle sont toujours disponibles. En cas de présence de produits impropres à la consommation sur le marché, ils n’hésiteront pas à faire des descentes pour les saisir et procéder à leurs destructions. Les contrevenants éventuels s’exposent à des sanctions sévères conformément à la loi. Tous les acteurs sont invités à faire des contributions en donnant des informations et renseignements nécessaires aux services compétents.
Des consommateurs dénoncent le plus souvent le truquage des pompes au niveau des stations d’essence.
Quelles sont les mesures que le ministère prend à l’encontre de ces stations qui se livrent à cette fraude ?
Ces informations sont des rumeurs. Le ministère voudrait rassurer toute la population que les services de métrologie et du conditionnement procèdent régulièrement à des contrôles de conformité des instruments de mesures et des pompes à essence à Lomé ainsi qu’à l’intérieur du pays.
Quel défi le ministère du commerce doit-il relever en matière de contrôle de qualité et des prix des produits sur le territoire national ?
Ces défis portent essentiellement sur :
– la méconnaissance des textes réglementaires
par les opérateurs économiques et les consommateurs;
– la réticence des opérateurs économiques à donner des informations ;
– le défaut de culture de dénonciation chez les consommateurs.
Les services du ministère vont toujours continuer à faire des sensibilisations à l’endroit de tous les acteurs du commerce pour se conformer aux textes en vigueur en la matière.
En matière de contrôle de qualité et des prix, qu’en est-il des marchés des villages et hameaux reculés ?
Les services de contrôle du ministère sont représentés dans toutes les régions économiques du pays. Ceci dans l’intérêt d’atteindre les hameaux les plus reculés. Ils font des vérifications à travers toutes les préfectures et tous les marchés de leur ressort territorial.
Quelles mesures sont prises contre la contrebande dont l’influence sur la qualité et le prix des produits n’est plus à démontrer.
Le ministère travaille en parfaite collaboration avec le ministère de l’économie et des finances et le ministère de la sécurité et de la protection civile pour éliminer la contrebande dans notre pays.
Nous saisissons cette opportunité pour inviter la population à une franche collaboration en dénonçant les auteurs de toutes pratiques anormales visant la reproduction, la falsification ou la mise sur le marché de produits impropres.
Propos recueillis par Pierre A.