Le chef de l’État, Faure Gnassingbé a invité les Africains à être au rendez-vous de la technologie en proposant des réponses adaptées aux enjeux de la cybercriminalité lors de la tenue à Lomé, les 23 et 24 mars, des travaux du sommet de la cybersécurité en présence de la secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe.
Ce sommet, 1er du genre au Togo, co-organisé par l’Etat Togolais et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), entend faire de la cybersécurité une priorité des Etats africains. Il a regroupé des responsables du secteur privé, des leaders de la société civile ainsi que des experts de la cybersécurité.
Cette rencontre internationale a permis d’échanger sur les pistes de coopération et de coordination afin de répondre aux enjeux pressants de la cybersecurité. Il a été aussi question d’explorer et d’évaluer l’état de la cybersécurité en Afrique du point de vue des cinq éléments constitutifs, à savoir : juridique, technique, organisationnel, renforcement des capacités et coopération. Il a été également l’occasion d’évaluer l’état de la coopération en matière de la cybersécurité aux niveaux régional et mondial ainsi que l’engagement à l’égard de la Convention de l’Union Africaine (convention de Malabo) sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel.
Le sommet de Lomé entend également fournir des recommandations politiques qui devront être examinées par les chefs d’État et de gouvernement africains, pour assurer une cybersécurité répondant aux besoins de la transformation numérique du continent et dans le respect du Programme des Nations Unies pour le développement durable à l’horizon 2030 et de l’agenda 2063 de l’Union Africaine.
Plusieurs thématiques telles que “vers la conception d’approches innovantes pour répondre aux enjeux de la cybersécurité en Afrique” ; “comment placer les enjeux de la cybersécurité au cœur des politiques publiques en Afrique ?” ; “les enjeux de la cybersécurité à l’heure de l’identification biométrique en Afrique”. Identifier et mettre en œuvre les facteurs clés de succès pour renforcer la collaboration régionale en matière de la cybersécurité ont été abordés au cours de ce sommet.
A cet effet, la secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe a remis le prix de champion de la cybersécurité en Afrique au président de la République, Faure Gnassingbé.
Le chef de l’Etat a, dans son discours d’ouverture, relevé que la volonté de faire du numérique un vecteur de croissance et de développement du Togo est en droite ligne avec les objectifs de la Convention de l’Union africaine sur la cyber sécurité et la protection des données à caractère personnel, adoptée à Malabo le 27 juin 2014. Il a précisé que la ratification de cette convention, ainsi que le vote des textes pertinents qui en résultent et la mise en place subséquente des structures opérationnelles nationales, ouvrent la voie à une coopération active avec les pays africains et tous les acteurs de l’écosystème numérique. “Pour réaliser à court terme notre ambition de numérisation complète des services publics et d’identification biométrique de la population d’ici 2025, la cyber sécurité est donc une donnée cardinale que nous devons promouvoir, non seulement dans son acception régalienne mais également dans une approche inclusive pour renforcer la confiance des citoyens et des organisations dans la cyberéconormie, les services numériques et l’internet au sens large”, a poursuivi le chef de l’Etat. Il a indiqué que les Etats doivent établir des cadres juridique pour réglémenter l’utilisation du cyber espace et reprimer les cybercrimes et activités connexes. “Il est aussi important que les organismes du système des Nations unies apportent leurs assistances techniques nécessaire aux Etats dans la mise en oeuvre de cette convention”. Le président Faure Gnassingbé a rappelé que le Togo est le 11e pays à ratifié la convention de Malabo.
L’AFRIQUE INTERCONNECTÉE AUX AUTRES RÉGIONS DU MONDE
La secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, Vera Songwe a relevant que la Covid-19 et la crise ukrainienne ont démontrer à quel point le monde est interconnecté puis a fait savoir que, “l’Afrique est le centre névralgique qui va déterminer si l’interconnexion va fonctionner ou elle serait une source de crise permanente”. Elle offre une multitude d’opportunités économique dans tout les secteurs et l’économie numérique est un attout. Mme Songwe a rappelé que la cybersécurité et surtout la cybercriminalité sont de plus en plus inquiétant précisant que cette dernière a réduit le PIB africain de plus de 10% pour un coup estimé a 5,12 milliards de dollars.
La ministre de l’Economie numérique et de la digitalisation, Cina Lawson a souligné que le Togo est un hub logistique et financier de référence avec le 4ème port le plus performant d’Afrique et la présence en son sein de plusieurs sièges de holding et ambitionne de devenir également un hub digital majeur en Afrique. “Cette aspiration se traduit par la mise en place de réformes et de cadres stratégiques, légaux et règlementaires propices à l’investissement”, a-t-elle précisé. La ministre a ajouté que cette vision de faire du Togo un hub d’affaires et financier propulsé par le numérique s’exprime aussi par l’implémentation de grands projets d’infrastructures dans différents secteurs tels que la logistique, les transports, l’énergie, le numérique.
La cérémonie d’ouverture a été sanctionnée par la déclaration de Lomé sur la Cybersécurité et la lutte contre la Cybercriminalité. Près de 700 participants de 29 pays ont pris part au sommet.
Cloturant les travaux le jeudi 24 mars, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Gal Yark Damehame a relevé que pour que toutes les parties prenantes puissent tirer profit des bienfaits de l’espace numérique, les Etats africains doivent, par la sensibilisation, la formation, la planification et une exécution concertée, assurer la souveraineté dans l’espace numérique. “Comme nos vies intègrent davantage d’éléments numériques, la sécurité assurée par l’Etat ne peut pas uniquement s’arrêter au monde physique. Elle doit se poursuivre dans le monde virtuel. Cette sécurité passe d’abord par un cadre légal adapté qui prend en compte les nouvelles opportunités mais égalements les nouvelles qui sont vitales. Elles se matérialise enfin par un écosystème capable de prévénir ou d’atténuer les risques de la cybersécurité« , a poursuivi le ministre.
Parlant des impactes des cyberattaques sur les économies africaines, le ministre a souligné qu’en 2020, le coût de ces crimes s’élèvent à plus de 2000 milliards de francs CFA. “Un chiffre exhorbitant qui ne cesse de croitre”, a-t-il dit. L e Gal. Yark a souligné qu’au regard de ce qui précède et ceci en vue de relever ce nouveau défi, il faut mettre en oeuvre d’une part, des solutions énoncées pendant ces deux jours de travaux et d’autre part, des engagements pris pour faire des Etats, des cyber espaces résilients.
LA COOPÉRATION, UN MOYEN EFFICACE DE LUTTE CONTRE LA CRIMINALITÉ NUMÉRIQUE
A travers les différentes communications, l’on retient que les Etats doivent oeuvrer pour une coopération ou une inclusion et à être pro-actifs pour l’atteinte des objectifs du sommet, celui d’éradiquer le phénomène de la cybercriminalité. Malgré les actions menées par les différents Etats, des défis restent à relever. Ainsi, le renforcement de capacités des acteurs est aussi primordial pour l’atteinte. Mais ces actions doivent impérativement répondre plus aux besoins des Etats membres surtout être en conformité avec la déclaration de Lomé.
Pour le chargé de programme numérique de la CEA, Mactar Seck, cette rencontre ne trouvera son importance que dans la mise en œuvre de la Déclaration de Lomé sur la sécurité et la cybercriminalité.
Outre les différents panels, une simulitaion de cyberattaque a permis aux participants de prendre conscience du danger qu’il en cours. Les experts ont démontré comment à partir d’un cable USB simple connecté à un smartphone, l’on peut prendre contrôle de ton appareil si les précautions ne sont pas prises.
Ignace T.