Le Plan National de Développement (PND) couvrant la période 2018-2022, est un nouvel agenda qui succède à la Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi (SCAPE) qui a permis au Togo d’amorcer le développement économique, mais dont les résultats sont jugés moins satisfaisants.
Il s’agit d’un plan ambitieux de l’Etat togolais devant être mis en œuvre à moyen terme et visant à amener le pays vers sa transformation. Il tire ses fondements dans le projet de société du chef de l’Etat décliné dans la déclaration de politique générale du gouvernement, ainsi que des engagements souscrits par le Togo au niveau communautaire, continental et international notamment la vision 2020 de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’agenda 2063 de l’Union Africaine (UA) et l’agenda 2030 de développement durable.
Le PND est ficelé autour de trois axes stratégiques, ce programme prometteur, jette des bases solides pour un développement durable et prospère, s’appuyant sur une meilleure gouvernance, l’inclusion sociale et la transformation structurelle de l’économie.
La vision semble de taille avec, en ligne de mire, une croissance ferme et surtout inclusive de l’ordre de 7,6% à l’horizon .
Pour y parvenir, le PND prévoit la mise en place d’un hub logistique d’excellence et un centre d’affaires de premier ordre dans la sous-région. De gros d’investissements devront être débloqués, surtout en Partenariat Public-Privé (PPP) d’où la nécessité d’associer le secteur privé, pour améliorer les infrastructures existantes et la connectivité multimodale et le secteur des TIC. Premier axe stratégique.
A travers le deuxième axe, le Togo s’attellera à développer les pôles de transformation agricole, manufacturiers et d’industries extractives. Le projet de la création des agropoles qui rassemblent plusieurs activités (culture vivrière, aquaculture, transformation et recherche), la mise en branle du fonds de partage de risque Tirsal (Mécanisme incitatif de finance agricole fondé sur le partage des risques), rebaptisé Mifa (Mécanisme innovant de financement agricole), la création de parcs industriels intégrés et tournés vers des industries exportatrices et intensives en main d’œuvre, comme l’industrie textile, sont la cheville ouvrière de cet axe.
L’axe 2 vise le développement industriel dans des secteurs créateurs de valeur ajoutée et significativement tournés vers l’exportation (agrobusiness, manufacture) et la satisfaction de la demande interne.
Ce développement industriel a vocation à soutenir la croissance à long terme de l’économie ainsi que l’activité logistique et de service. Il est le creuset de la transformation structurelle de l’économie.
Le dernier axe stratégique, point crucial de la mise en œuvre de tous les projets, va veiller à consolider le développement social et renforcer les mécanismes d’inclusion. Le point d’orgue est mis sur le renforcement des capacités institutionnelles et humaines.
Les questions liées à l’éducation, la santé, l’environnement, d’une façon générale les secteurs sociaux, trouveront leurs réponses dans l’implémentation du contenu de cet axe, pour inscrire le PND dans le très long terme.
Les ressources requises pour la mise en œuvre du PND sur la période sont estimées à 4 622,2 milliards de FCFA. Les dépenses d’investissement public sont évaluées à 1623,1 milliards FCFA représentant 35%
du coût global. Les investissements privés couvrent le reste du financement à raison de 2 999,1 milliards FCFA, soit 65% du coût global du Plan.
La mise en œuvre des actions contenues dans le plan quinquennal devrait porter la croissance économique à 6,6% en moyenne par an. En 2022, l’activité économique devrait progresser de 7,6%.
DÉFIS MAJEURS A RELEVER ET PRIORITÉS DE DÉVELOPPEMENT
Le diagnostic du gouvernement pour jeter et consolider les bases de l’émergence future du Togo, d’ici à 2030 dégage les principaux défis du Plan national de développement 2018-2022 auxquels le Togo doit s’attaquer pour mieux se positionner sur le chemin de la transformation structurelle de l’économie.
Il s’agit principalement : du développement d’une chaîne logistique et de transport autour du Port autonome de Lomé en l’intégrant à un réseau de transport rénové en vue de créer un hub logistique et un corridor de développement compétitifs ; du développement des chaînes de valeur dans le secteur agro-sylvo-pastoral par la mise en place des agropoles fédérant plusieurs activités (culture vivrière, aquaculture, transformation et recherche) y compris la réforme du foncier ; et du développement des chaînes de valeur dans le secteur des industries manufacturières, artisanales et extractives par la création de parcs industriels intégrés et tournés vers des industries exportatrices et intensives en main d’œuvre (exemple de l’industrie textile), ainsi que le développement de la transformation des filières des phosphates et le renforcement de la filière de transformation du calcaire.
Le parachèvement des réformes du cadre juridique de régulation du secteur des TIC,la réduction des coûts et l’amélioration de la connectivité pour progresser rapidement vers la digitalisation de l’économie ; la réduction du déficit en fourniture de services énergétiques ; l’accélération de la croissance (le Togo se trouve dans le tiers inférieur des pays pairs en termes de croissance de PIB réel/habitant) ; l’amélioration de la gouvernance sous toutes ses formes qui se traduit par une administration dont les performances doivent être renforcées pour accompagner la transformation de l’économie et la consolidation du tissu social ; l’inclusion sociale et financière qui devraient assurer une meilleure redistribution des retombées de la croissance; et la mobilisation des ressources afin d’améliorer la capacité d’endettement de l’Etat et d’attraction des investissements privés sont également des défis majeurs à relever.