La Banque mondiale a approuvé, le jeudi 26 août, un financement de 60,1 millions de dollars (plus de 33 milliards FCFA) de l’Association internationale de développement (IDA) et du Partenariat Mondial pour l’Education, pour aider le gouvernement togolais à assurer la qualité et l’accès équitable à l’éducation de base. Ce financement sera octroyé à travers le «Projet d’Amélioration de la Qualité et de l’Equité de l’Education de Base » au Togo et permettra de soutenir la mise en œuvre du plan sectoriel décennal (2020-2030) du gouvernement pour l’éducation.
L’enveloppe servira, entre autres, à construire de nouvelles salles de classes au primaire et au secondaire, à former les enseignants et réformer les curricula, à revoir la politique des manuels scolaires et à instaurer un programme de subvention basée sur la performance. Le projet couvrira également la scolarisation des filles et la promotion du numérique.
« Ce financement contribuera à la mise en œuvre de la feuille de route gouvernementale en soutenant les projets prioritaires visant à augmenter les capacités d’accueil scolaire et à améliorer la qualité de l’enseignement ; ceci afin de renforcer l’indice du capital humain du pays », a déclaré la représentante résidente de la Banque, Hawa Cissé Wagué.
Malgré une scolarisation en constante progression et des efforts palpables depuis plusieurs années, le secteur reste en effet confronté à de nombreux défis. En mai dernier, au sommet mondial de l’éducation à Londres, le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé avait plaidé pour plus d’investissements, notamment dans l’éducation de la petite enfance.
Ce financement intervient quelques jours après l’annonce par le Togo de la prise en charge des frais de scolarité des collégiens et lycéens des établissements publics pour le compte de l’année scolaire 2021-2022.
UNE SCOLARISATION EN CONSTANTE PROGRESSION
Au Togo, la scolarisation est en constante hausse, impulsée par les multiples réformes dans le secteur éducatif et les facilités gouvernementales. En l’espace de quelques années, le pays a fait un bond spectaculaire vers la scolarisation universelle, en améliorant de façon sensible le taux d’accès à l’école, jusqu’à frôler le pic des 95%.
Ces efforts, déjà salués il y a deux ans par l’UNESCO, placent aujourd’hui le Togo parmi les pays les plus scolarisés de la sous-région. Ainsi, que ce soit au niveau de l’achèvement (89% au primaire et 51% au collège), ou de la scolarisation dans l’enseignement de base (37,2% au préscolaire, 94,3% au primaire), le pays s’adjuge les premières places dans l’UEMOA, le tout avec une proportion considérable de filles scolarisées. Un fait attribuable à des initiatives comme la gratuité des frais de scolarité au préscolaire et primaire, l’assurance maladie, les cantines scolaires, ou l’exemption de frais d’inscription aux examens.
DES INVESTISSEMENTS DE TAILLE
Outre ces différentes mesures, des actions concrètes ont été menées (et sont en cours de planification) en termes d’investissements.
Ces dernières années, 5300 salles de classes dont 300 équipées de TIC ont été construites ou réhabilitées dans le cadre du Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC), et plusieurs établissements scolaires dotés de laboratoires modernes, de bibliothèques et de systèmes d’alimentation en eau potable et d’assainissement.
D’ici 2025, il est prévu la construction de 25000 classes et de trois collèges universitaires (établissements indépendants qui dispensent un enseignement supérieur) régionaux d’enseignement supérieur sur l’ensemble du territoire, et avec des effectifs plus réduits, conformément à la feuille de route gouvernementale.
Cinq nouvelles Ecoles normales d’instituteurs (ENI) ont d’ores et déjà été créées, portant le total actuel à six. Trois Instituts de Formation en Alternance pour le Développement (IFAD) ont également déjà implantées, sur la dizaine prévue en tout.
Dans le même temps, le gouvernement a procédé au renforcement de l’effectif du personnel enseignant avec un recrutement de 22400 enseignants. En novembre 2020, des enseignants volontaires ont été également recrutés, et des discussions menées pour une amélioration sensible de leurs conditions de vie et de travail.
MAINTENIR LA DYNAMIQUE
Pour le gouvernement, l’objectif est de consolider ces acquis pour instruire un maximum d’enfants, et assurer une éducation de qualité pour tous, dans le respect de la parité fille-garçon à différents degrés d’enseignement scolaire d’ici 2030. Au sommet mondial sur l’éducation fin juillet passé, le président de la République, Faure Gnassingbé a de nouveau sollicité l’accompagnement des différents partenaires (nationaux et multilatéraux), pour réaliser ces objectifs.
LE CHEF DE L’ETAT PLAIDE POUR UN INVESTISSEMENT LUCIDE DANS L’EDUCATION PRESCOLAIRE
En séjour à Londres où il a participé, le jeudi 29 juillet, au sommet mondial sur l’éducation, le président de la République a appelé les principaux acteurs mondiaux à plus d’investissements dans l’éducation, et particulièrement dans le préscolaire. C’était lors d’un panel avec les chefs d’Etat du Nigéria, du Ghana, du Kenya et du Malawi.
« L’éducation préscolaire est le parent pauvre du système éducatif », a relevé le chef de l’Etat togolais, en mettant en lumière la faiblesse des financements alloués. Situation qui a davantage été exacerbée par la crise sanitaire mondiale.
« Il faut promouvoir l’éducation inclusive en offrant aux familles dans les régions les plus défavorisées et aux parents les plus pauvres, la chance d’assurer l’éducation de leurs enfants. Nous aurions aussi réglé le problème de l’éducation de la jeune fille qui est parfois victime de l’inégalité des sexes, ajoutée à celle des familles où les filles sont malheureusement désavantagées. Ceci pourra donc contribuer à accroître les chances des femmes à accéder au marché du travail », a confié Faure Gnassingbé.
« Sans un investissement lucide, massif et audacieux dans l’éducation préscolaire, cet objectif ne pourra pas être atteint pour tous les enfants. Nous devons faire beaucoup plus, nous devons faire beaucoup mieux pour l’éducation préscolaire parce que tout se décide là », a-t-il martelé.
« Une jeunesse mieux éduquée, c’est un pays qui certainement sera plus prospère. Puisqu’on dit toujours que la jeunesse est l’avenir d’un pays. Dans notre cas, la jeunesse est l’avenir de notre continent », a insisté le chef de l’Etat, avant de partager les résultats obtenus par le Togo dans le secteur éducatif.