Le gouvernement togolais a annoncé le mercredi 11 août, avoir adopté un projet de décret fixant les modalités et le prix de cession d’une partie des actions de l’Etat dans le capital social de la Banque togolaise pour le commerce et l’industrie (BTCI), une des deux banques publiques encore sur le marché.
IB Holding, holding financier du magnat des BTP, Mahamadou Bonkoungou va prendre une participation de contrôle dans la BTCI (8,2% soit 264 milliards FCFA) des actifs du secteur bancaire) l’une des deux dernières banques publiques, vient d’annoncer le gouvernement togolais, à l’issue du Conseil des ministres qui s’est tenu ce mercredi 11 août.
« Dans sa volonté de nouer des partenariats avec le secteur privé pour accélérer la croissance économique, le gouvernement a engagé un processus de cession d’une partie de ses actions dans le capital social de la Banque togolaise pour le commerce et l’industrie. C’est dans ce cadre que conformément aux dispositions légales, une commission d’évaluation des privatisations (COMEP) a été mise en place afin de procéder à l’évaluation de ladite société, de donner son avis sur le projet de cession et de proposer le juste prix », précise le communiqué du conseil des ministres.
Le présent décret permet la poursuite du processus de cession d’une partie des actions détenues par l’Etat à la société de droit togolais IB Holding, une entité du groupe IB Holding appartenant au Burkinabé Mahamadou Bonkoungou.
Selon le gouvernement, cette société a été retenue sur les 5 soumissionnaires à l’issue de l’appel d’offres ouvert à cet effet.
A terme, le gouvernement conservera 10% du capital de la banque. Seule l’Union togolaise de banque (UTB) restera dans le giron de l’Etat, sur les 4 qui avaient été mises en vente depuis bientôt 10 années. Ce deal vient finaliser un long processus de privatisation qui a démarré depuis 2019, après que l’Etat togolais a dû abandonner sa première option de fusion, opération qui devrait impliquer ses dernières processions dans le secteur bancaire, la BTCI et l’UTB (Union Togolaise de Banque). Si près d’une centaine d’investisseurs avaient exprimé leur intérêt quant à la privatisation de la BTCI, ils n’étaient au final que cinq à postuler l’appel d’offres ouvert lancé par le gouvernement, avec en toile de fond, la recherche d’un investisseur de référence.
IB Holding, compagnie financière au capital social de 30 milliards FCFA, devrait reprendre ainsi une participation majoritaire dans le 6e actif du secteur bancaire, détenu jusque-là à 100% par l’Etat togolais. Ce dernier, selon le relevé du conseil des ministres, ne conservera que 10% de l’actionnariat.
Pour Lomé, cette cession “devra assurément favoriser la contribution du système bancaire au financement de l’économie nationale” et l’Etat “veillera à la préservation des intérêts des employés [au nombre 289, ndlr] à fin 2020, ainsi qu’à la consolidation du système financier.”
Après Djibouti en janvier 2021, où il a lancé les activités d’IB Bank, ex-Banque de l’Habitat du Burkina Faso (BHBF), rachetée et rebaptisée en 2018, le milliardaire burkinabé qui a fait fortune dans les BTP, avec sa société Ebomaf, présente dans plusieurs pays de la sous-région, continue de tisser sa toile dans l’univers bancaire.