Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. Selon l’OMS 17,7 millions de décès en 2015 sont imputables aux maladies cardio-vasculaires et 6,7 millions à un accident vasculaire cérébral (AVC). Dans cette interview accordée au Magazine Delta Infos, le Prof. BALOGOU, chef service de neurologie au Centre Hospitalier Universitaire (CHU)-Campus de Lomé nous parle des causes, manifestations et risques d’un AVC. Lecture !
Magazine Delta Infos: Qu’est-ce qu’un Accident Vasculaire Cérébral ?
Pr. BALOGOU : l’acronyme AVC signifie accident vasculaire cérébral. Accident parce que cela survient de façon inopinée, Vasculaire par rapport aux vaisseaux (vaisseaux=tuyaux dans lesquels circule le sang: veines et artères), et Cérébral par rapport au cerveau.
L’AVC désigne donc un ensemble de signes en rapport avec un problème d’un vaisseau au niveau du cerveau. Le problème peut être une rupture de vaisseau ou alors une obstruction du vaisseau. Dans le cas de rupture, le sang sort de son lit pour envahir tout ou partie du cerveau: on parle d’AVC hémorragique.
Dans le cas d’obstruction du vaisseau, le sang ne parvient pas à la partie du cerveau qui est irriguée par ce vaisseau ; cette partie du cerveau ne recevant plus de sang souffre et peut être détruite si l’obstruction n’est pas levée dans les 4-6 heures. C’est l’AVC ischémique. Dans les deux cas d’AVC, une partie du cerveau souffre et ne peut plus assumer convenablement sa ou ses fonction (s).
De gauche à droite, un scanner de cerveau atteint d’AVC ischémique et un scanner de cerveau atteint d’AVC hémorragique.[/caption]
MDI : Comment se manifeste-t-il ?
Pr.: Les manifestations de l’AVC sont la conséquence du mauvais fonctionnement de tout ou partie du cerveau qui souffre du fait d’une rupture ou d’une obstruction du vaisseau. Elles sont donc relatives aux fonctions de la partie du cerveau qui souffre. Par exemple, lorsque c’est la zone du cerveau qui commande le langage qui est concernée, l’AVC va se manifester par des difficultés du langage. Si c’est la partie du cerveau qui commande les mouvements de la moitié du corps qui est concernée, l’AVC va se manifester par une paralysie de la moitié du corps. En général, l’AVC se manifeste par des troubles du langage, des paralysies d’une partie du corps, des troubles de la sensation, des troubles de l’équilibre, des troubles visuels, de troubles de la vigilance comme le coma. Ces différents troubles peuvent s’associer de façon variable mais leur caractéristique commune est survenue de façon rapide dans le cadre d’un AVC. Ainsi, lorsque des troubles pour parler, pour lever ou bouger ou sentir un bras et ou une jambe, une « bouche de travers » apparaissent chez un sujet, un AVC doit être suspecté et une consultation médicale doit être réalisée en urgence de préférence chez un neurologue. De façon schématique, lorsqu’un sujet subitement a une déformation du visage lors du sourire, a des difficultés pour parler ou à lever un bras, il est temps de consulter un neurologue. A l’hôpital, il sera réalisé des analyses dont le
scanner du cerveau qui permettra de confirmer et de distinguer un AVC hémorragique d’un AVC ischémique. Cette distinction est importante car le traitement est différent selon le cas.