Le Port autonome de Lomé (PAL) a maintenu sa dynamique des dernières années malgré une année 2019 difficile, marquée par un ralentissement de l’activité économique. Entre 2019 et 2020, le trafic global a connu une hausse d’environ 12%, passant de 22,7 millions de tonnes, à 25,5 millions, indiquent les données portuaires.
Les importations enregistrées sur la plateforme ont connu une hausse de près de 15%, passant de 6,5 millions à 7,5 millions de tonnes. Les exportations pour leur part ont augmenté de 3 %, passant de 1,28 million à 1,32 million de tonnes.
Le transbordement qui avait déjà le vent en poupe n’a pas déçu, passant à 16,5 millions de marchandises traitées en 2020 contre 15 millions l’année précédente.
Sur le tableau, le bilan des trois dernières années se présente ainsi : 22,1 millions de tonnes en 2018, 22,7 en 2019, et 25,5 en 2020.
Pour l’infrastructure portuaire qui génère environ 60% des revenus de l’Etat, et qui a totalement dématérialisé toutes ses procédures d’enlèvement, le cap reste maintenu sur la poursuite des performances.
LE PORT DE LOME DEMATERIALISE TOTALEMENT LES PROCEDURES D’ENLEVEMENT
Les clients du Port autonome de Lomé (PAL) peuvent désormais recevoir et payer leurs factures en ligne depuis leurs lieux de travail ou résidence. En effet, cette société portuaire a lancé la totale dématérialisation des procédures d’enlèvement des marchandises et de payement en ligne le mardi 4 mars à Lomé.
Cette dématérialisation a consisté à remplacer les supports matériels (papiers) utilisés lors des formalités d’enlèvement des marchandises et de payement par le virtuel. C’est un changement majeur dans les procédures opérationnelles et commerciales du PAL. Les opérations s’effectuent via les sociétés de téléphonie mobile (TOGOCOM et MOOV AFRICA) et les institutions financières (BTCI, ECOBANK, ORABANK et UTB).
Ce nouveau dispositif prend en compte certaines procédures qui ne sont pas intégrées au Guichet unique pour le commerce extérieur et dont l’exécution aux guichets du PAL faisait appel aux nombreux clients. La dématérialisation va réduire davantage le temps de passage des marchandises et éviter le contact avec les clients. Elle fera du PAL, un « SMART Port », c’est-à-dire un port qui s’appuie sur le numérique, gage de compétitivité.
Le projet de la totale dématérialisation s’inscrit dans le cadre de la réalisation de l’axe 1 du Plan national de développement (PND) dont l’objectif est de faire du PAL, un « Hub logistique d’excellence » et dans l’optique d’amélioration du climat des affaires prônée par le Doing business. Il va permettre au PAL d’être plus compétitif dans la sous-région et de contribuer à la lutte contre la propagation de la pandémie de coronavirus en matière de distanciation physique. Une démonstration de paiement en ligne avec les plateformes des partenaires de téléphonie mobile et institutions financières a été faite au cours de la rencontre.
LES AVANTAGES DE LA TOTALE DEMATERIALISATION
La totale dématérialisation regorge plusieurs avantages. Elle va améliorer, entre autres, la qualité de services offerts aux usagers, la satisfaction du besoin d’information des clients (distribution et relevés de factures en ligne) et l’image de l’entreprise. Ce processus va également entrainer des économies de papiers et déplacements pour les échanges d’informations, sur les frais de communication et de traitement des données. Les données numériques sur les statistiques et les prévisions seront aussi disponibles.
« L’innovation, qui s’inscrit en droite ligne avec les ambitions de développement du pays et l’amélioration du climat des affaires, constitue surtout un moyen de lutter contre la propagation du coronavirus », a précisé le directeur général du PAL, Contre-amiral Fogan Adegnon. Il a remercié leur partenaire technique, Africa consulting leaders ainsi que les institutions financières et de téléphonie mobile pour leur implication dans le système de facturation et de transaction en ligne des opérations et formalités de sortie de marchandises. Il a exhorté les clients à se conformer au nouveau dispositif mis en place et à l’utiliser au maximum.
Le PAL s’est engagé dans le processus de dématérialisation avec le Guichet unique pour le commerce extérieur depuis 2014.
LE PORT DE LOME CONFIRME SON HEGEMONIE SUR LE TRAFIC CONTENEUR
En brassant plus de 1,4 millions d’EVP en 2018 (un conteneur de 1 EVP mesure 6,058 m [20 pieds]), Lomé confirme désormais son leadership en matière de trafic de conteneurs au sein de l’Association de Gestion des Ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AGPAOC), regroupant 29 ports africains.
La plateforme togolaise devance Tema (1,1 millions d’EVP) et Pointe-Noire (739.000 EVP), bien qu’en termes de productivité, le port ghanéen soit désigné le plus performant, par l’African Ports Awards. C’était à l’occasion du 40ème conseil annuel de l’AGPAOC, qui s’est tenu du 17 au 20 juin à Lomé. Les données sont fournies par le cabinet Codex, devenue à la même occasion une agence de notation des ports africains.
Lomé, parmi les meilleurs lauréats dans toutes les catégories, est surtout pour une troisième année consécutive, le meilleur port de transbordement. Et sur la productivité à quai, il n’est dépassé que par Pointe-Noire.
Cette embellie intervient alors qu’en avril dernier, la capitale togolaise, classée première plateforme portuaire à conteneurs de la sous-région par l’analyste néerlandais Dynamar, est entré dans le cercle très fermé des 120 ports conteneurisés mondiaux, répertoriés par le consultant Alphaliner. Le Port togolais est cité parmi ceux qui auront durant l’année 2018, augmenté considérablement leur trafic.
Dans le classement, il tutoie les 27 géants chinois, 9 américains, 5 japonais et autres mastodontes asiatiques et européens.
Aidé par le hub de transbordement que représente le port de Lomé, seul port naturel en eaux profondes dans la sous-région, le Togo a été crédité de la troisième plus forte progression sur l’indice de connectivité de transport maritime depuis 2010, en Afrique subsaharienne, par la CNUCED.
Sa position stratégique attire bon nombre d’armateurs mondiaux dont MSC qui envisage d’y investir plus de 500 millions $ d’ici les dix prochaines années. L’ambition est de porter le trafic conteneurisé à 4 millions d’EVP, en ligne avec les visées du Plan national de développement (PND), dont l’axe 1 veut faire de Lomé un hub logistique de référence dans la sous-région.