À peine débarqué, on a envie d’y rester. S’établir à Lomé, la capitale du Togo, c’est pactiser avec la simplicité d’une ville en plein essor, des infrastructures en construction, une circulation bien maîtrisée par les zémidjan (les taxi-motos), une ouverture magnifique sur l’océan, le tout couronné par une chaleureuse ambiance… Bref, c’est se laisser dompter par cette ville essentiellement commerciale et industrielle de la côte ouest-africaine.
Une simple commune de quelques kilomètres carrés à sa création, délimitée par la lagune au Nord, l’océan Atlantique au Sud, le village de Bè à l’Est et la frontière d’Aflao (Ghana) à l’Ouest, Lomé a connu une extension vertigineuse. Aujourd’hui, Lomé s’étale sur une superficie de plus de 333 km2 dont 30 km2 de zone lagunaire. Avec un climat équato-guinéen marqué par deux saisons de pluies et deux saisons sèches, un régime pluviométrique variant de 900 à 1300 mm d’eau par an et une température oscillant en moyenne entre 21° et 30°C, Lomé se présente comme une destination idéale pour les touristes en quête de bonne humeur et de tranquillité, vu la vie paisible que mènent les habitants.
De par ses infrastructures (port, aéroport, équipements privés et collectifs, etc.) et son importance sur le plan économique, Lomé constitue le plus important pôle d’attraction économique du pays où convergent diverses couches sociales en quête du mieux-être. Elle concentre à elle seule plus de 75% des industries du pays. Le secteur informel est prédominant dans le lot d’activités commerciales particulièrement tenues par les femmes, les « Nana Benz », qui ont le monopole de la vente des tissus imprimés de très grande qualité.
Si la géographie de Lomé (une partie haute, le Nord, et l’autre basse au Sud, avec un cordon lagunaire traversant la ville de l’Est à l’Ouest) lui donne une allure de ville touristique, la capitale togolaise, sous l’influence d’une forte démographie (le taux d’accroissement démographique varie entre 4,5% et 7,5%, de 1960 à nos jours et la population est estimée à quelques 750 757 d’habitants, selon le dernier recensement général de 2010), demande beaucoup d’efforts de créativité de la part de la municipalité qui se trouve d’ailleurs débordée. Car, selon les projections, la population de l’agglomération de Lomé, estimée aujourd’hui à quelques 1,5 million d’habitants, devrait s’accroître d’un million d’urbains supplémentaires d’ici 2025. De quoi donner le tournis au maire de la capitale.
Depuis le vote de la loi portant décentralisation en février 1998, Lomé, devenue une collectivité
décentralisée dotée de personnalité morale et de l’autonomie financière, donne pleins pouvoirs à l’administration locale de gérer elle-même les ressources nécessaires à son développement. Acteur principal du bien-être des populations aux côtés de l’État, la commune de Lomé, à l’instar des autres communes du pays, est chargée de la promotion du développement local, notamment de la fourniture des infrastructures, équipements collectifs, services de base et de proximité nécessaires à l’assainissement du cadre de vie des populations et au développement des activités.
A ce titre, la municipalité de Lomé a depuis peu à son actif plusieurs projets de développement dont le plus en vue est le Projet Environnement Urbain à Lomé (Projet –CTG 3002- PEUL I) pour pallier le manque de services essentiels pour une majeure partie de la population, et la faille du système d’assainissement (liquide et solides) qui entraîne des inondations périodiques dans la partie basse de la ville et l’insalubrité.
Jean-Pierre B.