L’édition 2017 du forum de la Loi sur la croissance et les Opportunités en Afrique, en Anglais Africa Growth and Opportunity Act (AGOA), s’est achevée le jeudi 10 août dernier à Lomé sur une note de satisfaction. Les 1000 délégués venus des États-Unis et des 38 pays d’Afrique sub-saharienne éligibles au programme AGOA repartent chez eux avec un sentiment de satisfaction après des échanges fructueux. Ces échanges visent à disposer d’un accès préférentiel au marché américain impliquant plus de 6.500 produits d’exportation.
Plus encore, le Togo bénéficie désormais de l’exonération des taxes douanières sur les produits textiles et dérivés en direction
du marché américain.
Ouvert le 08 août 2017 par le chef du gouvernement togolais, Selom Komi Klassou, le 16è forum de l’AGOA a réuni 1000 délégués venus des États-Unis et des 38 pays d’Afrique sub-saharienne éligibles au programme AGOA.
Placé sous le thème « Les États-Unis et l’Afrique: Partenariat pour la Prospérité à travers le Commerce », ce forum représentait « un important jalon dans notre prise de conscience collective en vue de faire de la coopération une véritable voix du continent et l’outil de notre prospérité partagée », a souligné à l’ouverture le chef du gouvernement togolais, Komi
Selom Klassou. Des sessions de discussions et des panels animés par des experts africains et américains sur le commerce, l’agriculture, les nouvelles technologies, la logistique, les infrastructures, les ressources financières, l’intégration régionale, les politiques et reformes commerciales étaient à l’agenda de la rencontre de Lomé qui devrait permettre aux différents acteurs « d’identifier comment les pays éligibles peuvent continuer à maximiser les avantages de l’AGOA dans un paysage en rapide évolution économique ».
En effet, selon les experts économiques, depuis son initiation dans les années 2000 par le président Bill Clinton, les dispositions de l’AGOA n’ont pas été exploitées de façon optimale par les opérateurs économiques du continent africain. Cette sous-exploitation est essentiellement liée au déficit en matière d’infrastructures, d’institutions, de capacités, d’économies, de commercialisation, au risque politique et aux prescriptions du marché américain.
Face au défi à relever, le ministre togolais en charge du Commerce, Mme Bernadette Legzim-Balouki, a annoncé la mise en place, par le Togo, d’un «Plan d’action opérationnel AGOA» en vue d’optimiser les avantages que le pays est censé tirer de cette loi commerciale américaine. Pour le chef du gouvernement togolais, ce 16è forum est donc « une opportunité pour l’Afrique subsaharienne de passer en revue les difficultés et relever les défis d’une croissance accélérée, durable et inclusive. « La question de l’inclusion des petits producteurs, des jeunes et des femmes dans les chaînes de valeurs nationales et régionales constitue un élément clé afin de permettre à nos populations, surtout celles des zones rurales, de profiter pleinement des opportunités qu’offre AGOA. L’agrobusiness représente également une occasion pour la diversification des produits de qualité à l’exportation et l’accroissement de l’investissement dans les infrastructures », a-t- il poursuivi. Selon le diplomate américain en poste à Lomé, David Gilmour, « les importations totales de l’AGOA, y compris les GSP (système généralisé de préférences)
ont augmenté de 13 % pour atteindre les 9,4 milliards de dollars en 2016. Les échanges hors pétrole au titre de l’AGOA ont bondi de plus de 300 % pour atteindre 4,2 milliards de dollars en 2016, contre 1,3 milliards de dollars en 2001. La croissance de ces secteurs non pétroliers a permis de créer environ 300.000 emplois directs en Afrique ».
LE RENDEZ-VOUS DE LOMÉ, UN GRAND SUCCÈS.
De l’avis général, le 16 e forum annuel de l’Agoa a été une réussite. Réussite en termes d’organisation mais également au regard de la volonté commune de l’Afrique et des Etats-Unis de doper les échanges commerciaux. Il a permis à de hauts fonctionnaires des États-Unis et de 38 pays d’Afrique subsaharienne de discuter de coopération économique, notamment de mener « des réflexions approfondies » et de prendre « des dispositions en vue d’optimiser l’impact de l’AGOA sur le commerce, la création de richesses et au final le développement participatif et inclusif » des pays éligibles et du continent africain en général. Bref, ce Forum a été une bonne opportunité pour faire le point sur les relations commerciales USA-Afrique et discuter de leur évolution dans un environnement économique en constante évolution. Le Togo, admissible au programme AGOA depuis le 21 avril 2008, a su tirer son épingle du jeu. Le pays de Faure Gnassingbé bénéficie d’un accord « Visa textile Togo-Usa » qui l’exonère des taxes douanières en matière d’exportation des produits textiles. Ce qui permettra aux entrepreneurs togolais, exportateurs de produits textiles et dérivés (sacs, chaussures, vêtements, etc.) de profiter des nombreux avantages pour le textile et l’habillement disponibles dans le cadre du programme AGOA. Selon l’ambassadeur des Etats-Unis à Lomé, David Gilmour, ce forum de l’AGOA était une très bonne publicité et un très bon instrument de promotion pour attirer les investissements américains. Mais pour permettre aux pays africains de bénéficier pleinement de cette loi, les Etats-Unis envisagent de mettre en place des sessions d’information afin que les hommes d’affaires maîtrisent davantage les procédures pour conquérir le vaste marché américain.
A l’issue de la rencontre de Lomé, les ministres du Commerce des pays éligibles au programme AGOA se projettent déjà sur l’édition prochaine du forum. La Côte d’Ivoire se positionne pour accueillir le 18e Forum de l’AGOA, en 2019, à la suite des Etats-Unis qui abriteront la 17 ème édition. Pour rappel, le forum AGOA qui se tient annuellement de manière alternative en Afrique et à Washington, a été lancé en 2000 par Bill Clinton pour permettre aux pays africains d’exporter sans droits de douane sur le marché américain. Plus de 6.400 produits sont concernés par les réductions de taxes à l’importation; mais ces réductions ne sont applicables que sous certaines conditions. Les pays participants à l’AGOA doivent remplir des conditions concernant les droits de l’Homme, la bonne gouvernance, la protection des travailleurs et n’appliquer aucune interdiction douanière pour les produits américains sur leur territoire.
Jean-Pierre B.