Le Togo a rejoint la « Déclaration des Nations-Unies sur la sécurité des écoles (Safe Schools Déclaration, SSD) en faveur de la protection et du maintien de l’éducation en cas de conflit armé ». L’information a été rendue publique le lundi 6 septembre 2021 par la Mission de la Norvège aux Nations-Unies et saluée par les responsables de cette Organisation qui se sont réjouis de l’adhésion du Togo.
Cette adhésion devrait permettre au Togo, de multiplier des initiatives en faveur de la protection et du maintien de l’éducation en cas de conflit armé. Le Togo s’engage ainsi, à mener une politique de promotion et de garantie d’accès à l’éducation de tous les acteurs, notamment les enseignants, élèves, étudiants et les chercheurs, en zone de conflit.
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette déclaration, le Togo prendra part aux côtés de 110 autres Etats membres, à la conférence internationale annuelle prévue les 24 et 25 octobre prochains à Abuja au Nigéria. Cette réunion qui sera à sa 4ème édition, se tiendra en présentiel et en virtuel.
L’accès à l’éducation de tous les enfants constitue une priorité pour le gouvernement togolais qui entreprend déjà, plusieurs initiatives notamment la gratuité de l’école primaire depuis 2008, la prise en charge par l’Etat des frais d’inscription aux différents examens, le programme cantine scolaire et récemment, la suspension des frais de scolarité dans les collèges et lycées pour le compte de l’année scolaire 2021-2022.
Selon l’Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), 28,5 millions d’enfants (la moitié des enfants non scolarisés dans le monde), vivent dans des régions touchées par des conflits.
La Déclaration des Nations-Unies sur la sécurité des écoles est un instrument politique par lequel des Etats admettent l’existence des défis, auxquels l’éducation est confrontée pendant les conflits armés, et s’engagent à mieux assurer la protection des élèves, du personnel et des établissements d’enseignement en temps de guerre.
Cette Déclaration a été élaborée à l’issue de consultations avec les Etats menées par la Norvège et l’Argentine à Genève. Elle est ouverte à la signature à partir de 2015. La déclaration décrit les conséquences immédiates et à long terme des attaques contre l’éducation et énonce un certain nombre d’engagements concrets visant à protéger l’éducation.
L’impact des conflits armés sur l’éducation engendre des défis humanitaires et de développement et des problèmes sociaux plus larges auxquels il est urgent de s’attaquer. Dans le monde entier, des écoles et des universités ont été bombardées, détruites ou brûlées. Des enfants, des étudiants, des enseignants et des universitaires ont été tués, mutilés, enlevés ou détenus de manière arbitraire. Des établissements d’enseignement ont été utilisés comme bases, comme casernes ou comme centres de détention par des parties aux conflits armés. Ces agissements exposent les étudiants et le personnel enseignant à des dangers, empêchent un grand nombre d’enfants et d’étudiants d’exercer leur droit à l’éducation et privent des communautés entières des bases nécessaires pour construire leur avenir.Dans de nombreux pays, les conflits armés continuent ainsi de détruire non seulement les infrastructures scolaires, mais aussi les espoirs et les ambitions de toute une génération d’enfants. Les attaques, ainsi que les menaces d’attaque, peuvent causer des préjudices graves et durables aux individus et aux sociétés. L’accès à l’éducation peut être compromis, le fonctionnement des établissements d’enseignement peut être entravé, ou bien les enseignants et les élèves peuvent rester chez eux, craignant pour leur sécurité.
Les attaques contre les écoles et les universités ont été utilisées pour promouvoir l’intolérance et l’exclusion pour favoriser la discrimination fondée sur le sexe, en empêchant par exemple l’éducation des filles, pour perpétuer les conflits entre certaines communautés, pour limiter la diversité culturelle et pour refuser la liberté académique ou le droit d’association. L’utilisation d’établissements d’enseignement à des fins militaires peut accroître le risque d’enrôlement et d’emploi d’enfants par des acteurs armés ou exposer les enfants et les jeunes à des abus ou exploitations à caractère sexuel. Elle peut en particulier augmenter le risque d’attaques contre les institutions dédiées à l’éducation.
En revanche, l’éducation peut contribuer à protéger les enfants et les jeunes contre la mort, les dommages corporels et l’exploitation ; elle peut atténuer l’impact psychologique des conflits armés, en offrant une routine et une stabilité et donner accès à d’autres services essentiels. Une éducation qui tient compte des conflits n’alimente pas le conflit et contribue à la paix. L’éducation est fondamentale au développement et à la pleine jouissance des droits de l’homme et des libertés.