Le président de la République, Faure Gnassingbé a adressé le mardi 16 février 2021 ses félicitations à la nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, désignée, le lundi 15 février, nouveau Directeur général (DG) de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Seule candidate en lice après le retrait en début d’année de la coréenne Yoo Myung-Hee, l’ancienne ministre de l’Economie et des Affaires étrangères du Nigéria devient à la fois, la première femme et la première personnalité africaine à accéder à ce poste. Un événement historique salué par le n°1 togolais : “J’adresse mes chaleureuses félicitations à Ngozi Okonjo-Iweala qui marque l’histoire en accédant à la direction générale de l’OMC”, a écrit le chef de l’Etat.
PREMIERE FEMME DIRECTRICE GENERALE DE L’OMC
Économiste chevronnée, Ngozi Okonjo-Iweala, 66 ans, nommée lundi, directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, est une des femmes les plus puissantes du Nigeria. En plus d’être la première femme à la tête de l’institution, elle en sera aussi la première dirigeante originaire d’Afrique.
La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala a été nommée, à la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dans l’espoir de mettre fin à des années de blocage de l’institution. « Les membres de l’OMC viennent d’accepter de nommer Dr Ngozi Okonjo-Iweala comme prochain directeur général de l’OMC. La décision a été prise par consensus lors d’une réunion spéciale du Conseil général de l’organisation aujourd’hui », a annoncé l’OMC, une quinzaine de minutes après l’ouverture de la réunion.
« La Dr Okonjo-Iweala deviendra la première femme et la première Africaine à la tête de l’OMC. Elle prendra ses fonctions le 1er mars et son mandat, renouvelable, expirera le 31 août 2025 », a souligné le gendarme du commerce mondial dans un bref message.
« SOUTIEN APPUYE » DE L’ADMINISTRATION BIDEN
Après sa nomination, Ngozi Okonjo-Iweala a pris la parole, virtuellement en raison du Covid-19, devant les représentants des pays, lors d’une réunion fermée, a indiqué un diplomate européen. Elle s’est ensuite exprimée devant les médias. « C’est à la fois excitant et intimidant parce que je prends les rênes de l’OMC à un moment de grandes incertitudes et de défis », a-t-elle déclaré. « À l’heure actuelle, l’OMC est confrontée à de nombreux défis et il est clair pour moi que des réformes profondes et de grande envergure sont nécessaires. On ne peut pas continuer comme avant », a-t-elle martelé.
Elle a dressé une longue liste de tâches, assurant que ses trois principales priorités au cours des prochains 100 jours seront dans trois domaines : la réponse à la pandémie et à celles à venir, les subventions à la pêche et régler les défaillances du bras juridique de l’OMC. Sa nomination à la tête de l’OMC, une institution quasi paralysée qui n’arrive plus à remplir sa mission, était attendue, après le retrait de la course le 5 février dernier, de sa seule rivale, la ministre sud-coréenne du Commerce, Yoo Myung-hee.
Cette dernière avait pris sa décision, après avoir consulté les États-Unis qui, sous Donald Trump, étaient son principal soutien. Après plusieurs mois de paralysie, l’administration Biden a préféré lever le principal obstacle à la nomination de Ngozi Okonjo-Iweala à la tête de l’OMC, en apportant « son soutien appuyé » à la candidature de la Nigériane. Le processus de désignation d’un successeur au Brésilien Roberto Azevedo, parti un an avant la fin de son mandat pour raisons familiales, était dans l’impasse depuis l’automne.
PARCOURS DE LA NOUVELLE PATRONNE DE L’OMC
L’ancienne ministre des Finances nigériane, s’est forgé un caractère d’acier au fil des épreuves telles que la guerre du Biafra, prise d’otage maternelle, sexisme. Sa nomination constitue une rupture à tous points de vue pour l’OMC.
Personne ne peut la manquer. Dans une réunion internationale, on l’aperçoit toujours vêtue d’un ensemble traditionnel en coton imprimé aux couleurs vives. Elle la doit sa nomination, à la défaite présidentielle de Donald Trump. L’ex-président des Etats-Unis était le seul à défendre une autre candidate, la ministre du Commerce sud-coréenne, Yoo Myung-Hee. Joe Biden, son vainqueur, s’est rendu à l’avis des autres pays membres pour la soutenir.
Cela aurait pu arriver plus tôt. En 2012, précisément, lorsqu’elle se porte candidate à la présidence de la Banque mondiale. A l’époque, elle dispose de soutiens aussi prestigieux que ceux de « The Economist », du « Financial Times » et du « Monde ». Là, la coutume voulant qu’un Américain préside aux destinées de l’institution multilatérale a prévalu. Et c’est le candidat de Washington, Jim Yong Kim, d’origine sud-coréenne, qui est élu. « Une défaite ? Vous voulez dire une immense victoire ! », lâche-t-elle alors au quotidien « Le Monde ». « Les Africains ont réussi l’immense pari de disputer un poste qui ne l’avait jamais été ! » revendique-t-elle. Ngozi Okonjo-Iweala est une femme de caractère. Et tenace. Son parcours a de quoi impressionner.