La longue crise dans laquelle s’est plongée le secteur de l’éducation depuis plusieurs années a connu le 19 Avril dernier son épilogue avec la signature d’un protocole d’accord entre les fédérations des syndicats et le gouvernement. Ainsi prennent fin les grèves qui sont restées quasi mensuelles et hebdomadaires et surtout ayant pris une autre allure cette année.
Le protocole d’accord contient 10 points, conclus à l’issue de plusieurs semaines travaux et d’échange au sein d’un groupe de travail inclusif. Ces points qui tiennent en compte des revendications formulées par les syndicats des enseignants pour l’amélioration de leurs conditions de travail, ont acquis l’adhésion de tous les acteurs.
A travers ce protocole, gouvernement et syndicats s’engagent à adopter une démarche inclusive, participative et à privilégier une approche globale pour la résolution de la crise. Ils entendent de même œuvrer en vue de favoriser la réalisation des conditions de la mobilisation des moyens nécessaires pour un accroissement des ressources budgétaires allouées au système éducatif. Ainsi pour l’année en cours, les primes des enseignants seront revalorisées pour un montant total d’un milliard de francs CFA. Durant l’année 2019, sur la base de la progression des ressources budgétaires allouées au secteur de l’éducation estimée à dix milliards de francs CFA au cours des cinq années précédentes, un cinquième (1/5) de ce montant sera consacré à l’amélioration des primes des enseignants.
Le protocole paraphé prévoit l’accélération du processus d’adoption, et de mise en œuvre du statut particulier des enseignants ainsi que l’exécution des mesures et des engagements pris par l’Etat en faveur de l’enseignement confessionnel. Il envisage aussi un réaménagement des périodes de départs à la retraite des enseignants en fonction des nécessités, et la poursuite les efforts visant à améliorer les primes des enseignants tout en valorisant les critères de mérite.
L’un des points de l’accord invite à promouvoir une gestion déconcentrée et participative du système éducatif, et assurer une utilisation rationnelle des ressources humaines et à accélérer les efforts d’exécution des mesures et des engagements pris par l’Etat en faveur de l’enseignement confessionnel.
L’accord appel aussi à préserver un climat d’apaisement et de sérénité dans le secteur de l’éducation et à accélérer le processus d’adoption de la loi portant orientation sur l’éducation nationale. En outre l’accord recommande la mise en place des mécanismes chargés du suivi et de l’évaluation de la mise en œuvre du protocole ainsi que de la conciliation et de l’arbitrage.
Un protocole d’accord signé en faveur de l’éducation
Présidant la cérémonie de signature du protocole d’accord, le Chef du gouvernement Mr Komi Selom KLASSOU a salué l’esprit de dialogue ayant prévalu dans la résolution de la crise qu’a traversé le secteur de l’éducation. Selon le Chef du gouvernement consensus obtenu autour des revendications ne fera que profiter à tous et au système éducatif du Pays. « Nous avons la responsabilité de garantir une bonne éducation aux élèves qui sont appelés demain à assurer la relève », a dit le premier Selom Klassou au cours de son allocution.
Satisfecit aussi du côté des syndicats de l’éducation. Pour Mr Yaovi Atcha Atsou, porte-parole de la Coordination des Syndicats de l’Enseignement (CSET), les syndicats se réjouissent des avancés obtenues dans les négociations et précise avoir signé ce protocole en faveur de l’éducation au Togo. « Nous avons décidé ensemble, syndicats d’aller vers cet accord au grand bénéfice de notre secteur de l’éducation », a-t-il laissé entendre avant de préciser que dorénavant « une accalmie totale régnera dans les écoles ». Ainsi, tous les acteurs sont appelés à assurer la sérénité de la poursuite des cours pour un heureux aboutissement de l’année scolaire en cours.
Le gouvernement communique un nouveau calendrier
Conscient de l’impact des grèves sur la qualité de la formation, le gouvernement a décidé au lendemain de la résolution de la crise, de réaménager le calendrier de l’année scolaire en cours.
De fait, la fin de l’année scolaire est reportée au 24 août 2018. De même les dates des examens subissent un réaménagement. Les épreuves du Baccalauréat deuxième partie BAC II se dérouleront du 06 au 11 août 2018 tandis que celles du Baccalauréat première partie BAC I auront lieu du 31 juillet au 03 aout 2018.
L’examen du Brevet d’Etude du Premier Cycle BEPC aura lieu du 03 au 06 juillet et les épreuves du Certificat d’Étude du Premier Degré CEPD les 17, 18 et 19 juillet 2018. La rentrée scolaire 2018-2019 est prévue au 15 octobre 2018.
Charles KOLOU