Le gouvernement togolais a pris, le mercredi 27 avril, une série de mesures visant à soutenir le pouvoir d’achat des populations en cette période de vie chère.
Ces mesures sont relatives à « la suspension des remboursements de l’avance d’un mois de salaire, accordée au début de l’année aux fonctionnaires des secteurs public et parapublic et aux retraités » ; à « la suspension du paiement des taxes de tickets de marché sur toute l’étendue du territoire national » et au « plafonnement des prix des produits locaux et importés ».
« Pour lutter contre la vie chère et soutenir le pouvoir d’achat des ménages et conformément au discours du président de la République, le gouvernement suspend à compter du mois de mai 2022 et ce jusqu’à la fin de l’année, les remboursements de l’avance d’un mois de salaire, accordée au début de l’année aux fonctionnaires des secteurs publics, parapublics et retraités », a indiqué le communiqué lu sur la Télévision nationale par le porte-parole du gouvernement, Prof Akodah Ayéwouandan.
Le gouvernement a décidé également de la baisse des taux d’intérêts pour l’accès aux produits du FNFI dans les zones les plus vulnérables. Cette baisse est valable pour tous les crédits obtenus le 1er janvier 2022. Pour les tickets de marché, la décision prend effet à compter du 1er mai prochain pour une durée de trois mois et une subvention de l’Etat sera accordée aux structures de gestion des marchés (EPAM et mairies) afin de leur permettre de faire face au manque à gagner, a précisé le communiqué.
Le gouvernement invite tous les acteurs au respect de ces mesures et annonce des contrôles stricts par des équipes mixtes sur toute l’étendue du territoire pour s’assurer de l’effectivité des présentes dispositions. Le gouvernement se dit compter sur la bonne compréhension de tous les acteurs et appelle la population à « dénoncer toute pratique anormale de commerce au numéro vert 8585 ».
Ces différentes mesures prises pour alléger la souffrance des populations interviennent à l’issue du discours à la nation du chef de l’Etat marquant la célébration du 27 avril 2022.
SUSPENSION DES REMBOURSEMENTS DE L’AVANCE D’UN MOIS DE SALAIRE
Accordée en début d’année aux fonctionnaires des secteurs public, parapublic et aux retraités, l’avance d’un mois de salaire verra ses remboursements suspendus jusqu’à la fin de l’année, ceci dès le 1er mai.
SUSPENSION DU PAIEMENT DES TAXES DES TICKETS DE MARCHES
A partir du 1er mai et pour une durée de trois mois, le paiement des taxes des tickets de marché est également suspendu sur toute l’étendue du territoire. Une subvention de l’Etat sera accordée aux structures de gestion des marchés (EPAM et Mairies), afin de faire face au manque à gagner. La mesure, rappelle le ministre de l’administration territoriale, “ne concerne pas les loyers de boutiques et de magasins”.
PLAFONNEMENT DES PRIX DES PRODUITS LOCAUX ET IMPORTES
Plusieurs produits locaux (maïs, sorgho, haricot, petit mil et riz) et importés (huile végétale, lait, farine de blé, concentrés de tomate) sont désormais plafonnés sur tout le territoire national. Les nouveaux prix varient en fonction des différentes régions. A titre d’exemple, le bol de maïs de 2,5 kg devra dorénavant être vendu à 650 FCFA dans le Grand Lomé et la Maritime, 550 FCFA dans les Plateaux, 700 FCFA dans la Centrale et la Kara, et 600 FCFA dans les Savanes.
Quant aux produits importés, ils seront exonérés de la TVA à l’importation. “Des contrôles stricts seront effectués par des équipes mixtes pour s’assurer de l’effectivité des mesures”, ont averti les ministres de l’Economie et du Commerce. En outre, les populations sont invitées à dénoncer toute pratique anormale au numéro vert dédié, 8585.
BAISSE DES TAUX D’INTERET POUR LES CREDITS FNFI
Les crédits opérés par le Fonds national de la finance inclusive au niveau de certains produits (APSEF, AGRISEF, AJSEF, PS, PAF) verront leur taux d’intérêt baisser de deux points sur tout le territoire, particulièrement dans les zones les plus vulnérables. Cette baisse, précise le ministre de l’Inclusion financière, est valable pour tous les crédits obtenus depuis le 1er janvier 2022.
Il y a quelques semaines, l’exécutif avait également annoncé, toujours dans le cadre des mesures contre la vie chère, la suspension du paiement de la TVM pour les véhicules de transport de marchandises et à usage commercial.
SUSPENSION DE LA TAXE SUR LES VEHICULES A MOTEUR
Au Togo, l’application de la taxe sur les véhicules à moteur (TVM) est suspendue à compter du lundi 11 avril 2022. Cette décision concerne toutes les catégories de véhicules de transport de marchandises et de personnes à usage commercial.
Evoqué il y a quelques semaines à la suite de la hausse du prix du carburant, cette nouvelle mesure s’inscrit dans la continuité des actions entreprises par l’exécutif en faveur du pouvoir d’achat des populations. Dans les faits, elle devrait permettre « d’atténuer l’impact de l’inflation constatée sur les activités de transports de marchandises et de personnes », expliquent les ministres de l’Economie et des Transports.
DETAILLE DE CES NOUVELLES MESURES CONTRE LA VIE CHERE
Quatre ministres du gouvernement Tomegah-Dogbe sont revenus en détail le jeudi 28 avril, sur les nouvelles mesures d’appui du gouvernement, pour aider la population togolaise face à la hausse du coût de la vie, annoncées la veille par le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, lors de son adresse à la nation à l’occasion du 62è anniversaire de l’indépendance du Togo.
Devant les médias, les ministres porte-paroles du gouvernement, Prof Akodah Ayeouwadan, en charge de la Communication, Christian Trimua, en charge des Droits de l’Homme ainsi que Kodjo Adedze, en charge du Commerce et de la Consommation locale, et Kanka-Malik Natchaba, secrétaire général du gouvernement, ont expliqué plus en détail les différents mécanismes de soutien déployés par l’exécutif.
Ainsi, ces quatre mesures phares, dont notamment l’exonération de la TVA sur les produits de consommation importés et locaux, la suspension du paiement des taxes de tickets de marché au cours des 3 prochains mois à compter de mai 2022, vont coûter au gouvernement environ 5 milliards FCFA sur les 3 premiers mois, et celles-ci ne devraient pas impacter la trésorerie des communes, selon les premières estimations du ministre en charge du commerce, Kodjo Adedze.
Dans le détail, « l’Etat interviendra sur la base des prévisions qui existent déjà. Les communes ne perdront pas de ressources de fonctionnement », a-t-il précisé, en lien aux taxes municipales sur les tickets de marchés. « Ces interventions devraient coûter à l’Etat autour du milliard de FCFA, pour la suspension des prix du Tickets », et « pour les mesures en termes de plafonnement des prix des produits de consommation, et d’exonération de la TVA sur les 3 mois, l’évaluation des coûts se situe autour de 4 milliards FCFA », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne l’avance sur salaire, octroyée pour appuyer les fonctionnaires dans un contexte de hausse des prix des produits de consommation, le gouvernement n’exclut pas une exonération pure et simple. Si la mesure n’est pas encore sur la table, elle pourrait être envisagée selon l’évolution de la situation socio-économique (en lien avec les cours des produits d’importation), et qui « fait l’objet d’un suivi permanent de la part du gouvernement », selon le ministre Secrétaire général Kanka-Malik Natchaba.
Selon les ministres, d’autres mesures de soutien au pouvoir d’achat des citoyens, sont également à l’étude.
Ignace T.