En 2014, les routes togolaises ont enregistré 802 morts. Entre janvier et mai 2015,on dénombre plus 226 personnes mortes d’accidents de circulation. Les causes de ces cas d’accidents sont diverses mais les responsabilités sont portées en grande majorité par les conducteurs de taxi-moto qui sont en même temps les victimes collatérales de ces situations malheureuses.
Communément appelés « les zémidjans », les conducteurs de taxi-motos sont ceux qui assurent la plus grande partie des transports interurbains.
En concurrence avec les conducteurs de taxi, les zémidjans sont souvent très sollicités en raison de deux avantages majeurs : ils sont plus rapides, plus simples et surtout avec une offre personnelle. « Lorsque vous sollicitez le service d’un conducteur de taxi-moto, vous êtes sûr d’arriver en un temps record à destination. Et comme vous êtes seul sur la moto, vous pouvez lui demander d’accélérer, de ralentir ou d’attendre…C’est pour cela que moi personnellement, je le préfère à un taxi où il s’agit d’un transport en commun avec une perte énorme de temps. » Nous a confié Joe, commerçant au carrefour Dékon.
Comme Joe, beaucoup de loméens optent pour la facilité et la promptitude les conducteurs de
taxi-moto. Malheureusement, ces avantages partagés contrastent avec une dangerosité avérée qui pousse toute personne soucieuse de « sa vie » à la méfiance. Souvent, c’est avec la peur au ventre que l’on effectue les déplacements en ville à bord d’un « zémidjan ». Et pour cause ! Les accidents de circulation sont occasionnés en grande majorité par les conducteurs de taxi-moto. Certains, ayant pris des médicaments pour se doper, conduisent parfois de façon irresponsable.
Foulant au pied le code de la route et violant même les feux tricolores, certains conducteurs roulent en circulation (de surcroit en ville),comme s’ils étaient sur un sentier au village.
D’autres, ayant débarqué (fraîchement) en ville sans aucune qualification, croient trouver un gagne-pain avec le métier de zémidjan alors qu’ils ne savent même pas conduire une moto; mettant malheureusement en danger leurs propres vies et celles des passagers et des autres y compris. Des morts, des blessés graves…des bras ou des jambes fracturés… sont les conséquences collatérales engendrées par ces situations malencontreuses.
Contrairement aux conducteurs de véhicules qui sont protégés d’une certaine manière par la carrosserie, les conducteurs de motos eux, s’exposent directement aux accidents dans la circulation.
Pour apporter des solutions à ces dysfonctionnements et atténuer les effets de ce fléau, le gouvernement togolais, au vu du nombre d’accidents relevés sur nos routes avec son lot de victimes, avait décrété l’année 2014 « année de la sécurité routière ». A cet effet, neuf mesures de sécurité à respecter sur les routes avaient été prises. Il s’agit notamment du port obligatoire de casque pour tout motocyclistes, le port de ceintures de sécurité obligatoire pour les passagers d’une voiture, l’interdiction pour les gros porteurs et voitures de plus de 12 places de rouler au-delà de 22h, l’interdiction de l’usage du téléphone au volant et au guidon…
Une direction de la sécurité routière fut créée afin de permettre aux usagers de la route d’être sensibilisés sur le code de la route adopté depuis 2007. En plus, des consignes formelles sont données aux forces de sécurité positionnées aux différents feux de signalisation de contrôler le respect de ces mesures et d’opter pour la sensibilisation et la pédagogie envers les usagers fautifs.
Même s’il serait trop tôt de faire un bilan par rapport à ces mesures, il n’en demeure pas
moins que les comportements sur nos routes ont beaucoup évolué. La peur du gendarme étant le début de la sagesse, les usagers de la route, notamment les motocyclistes ont changé de comportement de manière « responsable »,craignant des sanctions disciplinaires.
Ce contrôle rigoureux des forces de l’ordre ajouté à d’autres mesures supplémentaires telles que la mise en place par exemple des caméras de surveillance sur certains axes en vue de surveiller la circulation routière à certains endroits de la capitale et l’institution de nouveau permis de conduire ont le mérite de contribuer à réduire le nombre d’accidents de circulation.
A chacun de prendre conscience de l’enjeu.