Le président togolais Faure Gnassingbé a effectué une visite officielle de travail et d’amitié de trois jours en France à l’invitation de son homologue Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat a foulé le sol français, le mercredi 7 avril 2021. Si la France et le Togo entretiennent des liens de coopération historiques, cette visite est dotée d’un double objectif : diplomatique et économique.
Ce déplacement du Chef de l’Etat, s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération, du partenariat et de l’amitié entre le Togo et la France. Les deux pays développent en effet depuis les années 60, d’excellentes relations.
En effet, si le point d’orgue de son séjour parisien reste le tête-à-tête à l’Elysée le vendredi 9 avril, où il été question de coopération, développement, sécurité ou encore climat, le chef de l’Etat multiplié les rencontres avec les acteurs économiques de l’Hexagone. Il a eu des échanges avec plusieurs dirigeants de grands groupes français évoluant dans les domaines de l’énergie, de l’eau, du numérique et des infrastructures, entre autres.
Emmanuel Macron a reçu, vendredi pour un déjeuner de travail, le président togolais Faure Gnassingbé, qui a effectué sa première visite en France depuis sa réélection pour un quatrième mandat en 2020.
Les deux chefs d’Etat ont abordé l’initiative « Talents en commun », qui vise à « permettre à des personnes de la diaspora de mettre leur expertise au profit de l’administration d’un pays africain », a précisé l’Elysée.
Les questions de sécurité régionale ont été également au cœur du déjeuner de travail entre les deux chefs d’États. Au premier rang des discussions figurait la lutte anti-djihadiste. La menace s’étend en effet aux pays côtiers d’Afrique de l’Ouest parmi lesquels la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Togo.
Pour faire face à cette menace, le Togo s’est doté d’un vaste plan de renforcement de ses capacités militaires via sa loi de programmation militaire pour 2021-2025. Celle-ci prévoit une enveloppe de 720 milliards de francs CFA (soit près d’1 milliards d’euros) ainsi que le recrutement de près de 5.000 hommes d’ici 2025.
Dans la foulée de son déjeuner avec Emmanuel Macron, Faure Gnassingbé se rendu au Sénat dans l’après-midi, où il a été reçu par le président de la chambre haute, Gérard Larcher, deuxième personnage de l’État français, en présence du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Le Président de la République a rencontré notamment des responsables du Mouvement des entreprises de France (Medef). Certains membres de ce patronat s’étaient informés il y a quelques jours déjà sur les opportunités d’investissement au Togo. Il a été également question de gouvernance économique, de social et de culture avec les responsables de l’Agence Française de Développement (AFD). L’agence, présente au Togo depuis 1957, est l’un des premiers partenaires du pays.
L’objectif pour le Togo, est de présenter une nouvelle fois ses atouts, et attirer le plus possible d’investisseurs, afin de mettre en œuvre les différents projets de développement déclinés dans sa nouvelle feuille de route. Plusieurs membres du gouvernement font partie de la délégation officielle.
Le séjour de la délégation togolaise a été également marqué par le renforcement de la coopération économique avec la France. Sani Yaya, ministre togolais de l’Économie s’est rendu au MEDEF, où il été accueilli par Momar Nguer, patron du comité Afrique de l’organisation patronale. Cette rencontre a abouti à la signature de plusieurs accords, parmi lesquels un partenariat public privé (PPP) avec la société française Sunna Design pour le déploiement de 50.000 lampadaires solaires.
DES ENTREPRISES FRANÇAISES SE SONT INFORMEES SUR LES OPPORTUNITES D’INVESTISSEMENT AU TOGO
Une centaine de chefs d’entreprises françaises appartenant au MEDEF (Mouvement des entreprises de France) ont participé, le lundi 29 mars, à un webinaire organisé par le gouvernement togolais.
Menés par les ministres de la Promotion de l’Investissement et du Commerce, les débats ont principalement tourné sur les atouts et les opportunités d’investissement au Togo.
Il s’agissait particulièrement de présenter la destination Togo comme « une destination d’investissement de choix, qui permet d’avoir accès au marché régional, notamment grâce à la connectivité du pays avec les marchés voisins ».
Les atouts significatifs du pays (sécurité, stabilité politique, climat des affaires, positionnement, infrastructures, main d’œuvre, potentiel agricole, marché potentiel régional et africain) ont été exposés, tout comme plusieurs grands projets de la feuille de route. (plateforme d’Adetikopé, Agropole de Kara, programme de logements sociaux, eau potable). Des opportunités confirmées par les acteurs du secteur privé local qui ont également pris part aux échanges.
“Le Togo dispose d’une économie agile, créative et pugnace dont le secteur privé est le moteur principal”, a assuré Kodjo Adedze, en invitant les opérateurs économiques français à participer à la transformation économique, sociale et culturelle du pays. Il y a quelques jours, c’était le chef de l’Etat a lancé une invite aux investisseurs
“LE TOGO EST LE PAYS OU IL EST LE PLUS FACILE DE FAIRE DES AFFAIRES”
A l’occasion de l’édition 2021 du Forum économique Afrique du CIAN auquel a participé le Togo, le président de la République, Faure Gnassingbé a envoyé un message aux participants le jeudi 18 mars 2021.
Dans son message, le Chef de l’Etat a rappelé les ambitions économiques du Togo, et les efforts qu’il mène pour y parvenir. Surtout, le leader togolais a de nouveau lancé un appel aux investisseurs. “Le Togo jouit désormais de la confiance des bailleurs de fonds et des investisseurs étrangers, raison pour laquelle certains grands groupes internationaux reconnus pour leur dynamisme ont choisi d’y investir”, a-t-il notamment déclaré.
64 MILLIONS D’EUROS D’ENGAGEMENTS DE L’AFD AU TOGO EN 2019
En 2019, le montant total des promesses de financements de l’Agence Française de Développement (AFD) au Togo se chiffrait à 64 millions d’euros, révèle le dernier bilan d’activité de l’institution dans le Golfe de Guinée.
Ces engagements, subventionnés à 37% par l’Etat français (le reste par des prêts souverains), se répartissent entre 03 principaux secteurs : l’eau et l’assainissement (75%), éducation (23%) et enfin les infrastructures et le développement urbain (2%).
Si le Togo n’a consommé que 10% de ces engagements (6,5 millions sur le total), de nombreux résultats ont été obtenus au niveau des projets engagés, se réjouit l’Agence : la résilience climatique de 200 000 personnes a été accrue, des services électriques durables fournis à 585 000 personnes, l’accès à l’eau potable renforcé pour 430 000 personnes.
Dans le domaine de l’éducation, 460 000 enfants ont été scolarisés au primaire.
Dans le même temps, 1,5 million de personnes ont bénéficié d’un meilleur accès à des soins de santé, 940 000 personnes ont bénéficié d’un meilleur accès à un transport urbain durable, 548 000 personnes ont pu obtenir des conditions améliorées d’habitation et d’accès aux espaces publics ou aux équipements urbains socio-collectifs.
Également, 11 000 personnes ont vu leurs activités génératrices de revenus ou d’emploi soutenues. Concernant le secteur privé, 113 millions d’euros d’investissements ont été accompagnés.
Pour l’AFD présente à Lomé depuis 1957, « le Togo compte parmi les pays prioritaires de l’aide française au développement ».
LA FRANCE ACCORDE EN 2020 AU TOGO, 2 MILLIARDS FCFA EN APPUI AU PROGRAMME NOVISSI
Le ministre de l’Économie et des Finances, l’ambassadeur de France au Togo et le Directeur de l’Agence Française de Développement (AFD), ont signé le mardi 30 juin 2020 à Lomé, une convention de financement d’un montant de 3 millions d’euros (environ 2 milliards FCFA), symbolisant la contribution de la France au programme Novissi.
Cette enveloppe, promise par le président Emmanuel Macron dans son message au Chef de l’État lors du jubilé de diamant du Togo, s’inscrit dans le cadre de l’initiative « Santé en Commun », qui vise à appuyer le volet socio-économique du Plan national de riposte contre la Covid-19.
Pour la France, le dispositif mis en route une semaine après l’instauration de l’état d’urgence, « représente un exemple particulièrement intéressant de réponse politique globale à la crise actuelle qu’il a semblé important d’appuyer ». « Je suis particulièrement heureux et fier que nous ayons réussi à concrétiser ce partenariat afin d’accompagner la réponse du gouvernement togolais à cette crise mondiale dont les conséquences économiques sont d’ores et déjà majeures. », avait affirmé l’ambassadeur de France, Marc Vizy lors de la cérémonie.
Déployé par le gouvernement afin de permettre d’appuyer les acteurs du secteur informel, ayant perdu ou risquant de perdre leur revenu en raison des mesures restrictives du gouvernement, le mécanisme a connu un franc succès, bénéficiant à plus de 560 000 personnes, dont une grande majorité de femmes.
Au total, plus de 11 milliards de FCFA (16 millions d’euros) ont été déboursés via mobile money. « Nous sommes convaincus en France et à l’AFD, de l’importance majeure de la mise en place de ce type de filets sociaux, permettant de préserver l’appareil productif du pays et de prévenir une trop forte précarisation des travailleuses et travailleurs du secteur informel sur lesquels une partie de l’économie repose », a soutenu le diplomate, rejoignant ainsi les deux Prix Nobel d’économie qui ont aussi salué l’initiative.