L’Agence française de développement (AFD) a accordé une ligne de crédit d’un montant de 50 millions d’euros soit environ 32,8 milliards de FCFA à la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) pour appuyer la relance économique durable dans les pays de l’Union, durement impactés par la crise sanitaire liée au coronavirus (COVID-19), le mardi 28 juillet au siège de l’institution à Lomé.
La cérémonie a été marquée par les signatures et échanges de documents entre le président de la BIDC, Dr George Agyekum Nana Donkor et de la directrice adjointe de l’AFD, Mme Maréva Matar.
Cet appui financier à la BIDC s’inscrit dans la déclinaison de son plan stratégique et le financement d’une transition économique durable dans l’espace CEDEAO. Ce financement est accompagné d’une subvention d’assistance technique de 0,4 million d’euros soit environ 263 millions de FCFA. C’est la première fois que les deux institutions signent un accord de crédit qualifié d’historique. Par cette convention de financement, l’AFD et la BIDC entendent promouvoir une intégration économique et financière plus aboutie dans la sous-région ouest africaine et ainsi contribuer à la réalisation de la vision de la CEDEAO.
La ligne de crédit de 50 millions d’euros sur 10 ans vise à contribuer au financement d’investissements de relance économique en lien avec l’agenda 2030 sur le développement durable. Elle va bénéficier aux Etats membres et aux opérateurs économiques de la CEDEAO. Plus précisément, cette facilité de crédit dans un contexte post-COVID-19, permettra à a BIDC de financer environ 100 millions d’euros d’investisseurs privés pour la relance économique. La subvention, elle, est destinée au renforcement des capacités de la banque ouest-africaine à travers des activités prioritaires pour la mise en œuvre de son plan stratégique et pour le développement d’une approche de finance responsable.
Le président de la BIDC a affirmé que la signature des accords intervient dans le contexte de la pandémie de la COVID 19 qui a entrainé une pénurie de liquidités sans précédent et une réduction significative des activités d’investissements et de financement. Il s’est réjoui de l’aboutissement des négociations ayant permis l’accord, après un processus rigoureux soumis à la BIDC qui a révélé la crédibilité de la banque communautaire Dr Nana Donkor a souhaité que ce partenariat se consolide davantage pour accélérer le programme de développement de l’Afrique notamment dans les domaines de l’énergie, l’agriculture, la santé, l’environnement, l’éducation, de la culture et tourisme, des TIC, des infrastructures et d’autres secteurs porteurs.
Le président a remercié les responsables du groupe de l’AFD et tous ceux qui ont œuvré à la réalisation de l’initiative et réaffirmé la détermination de la BIDC à accompagner le développement du secteur privé qui représente un pilier important de l’économie des Etats membres de la CEDEAO.
Pour sa part, la directrice adjointe de l’AFD a salué la réactivité et le professionnalisme de l’équipe de la BIDC face aux sollicitations de l’AFD tout au long du processus. Elle a inscrit la démarche dans la stratégie du Groupe AFD visant à accompagner « la structuration d’un écosystème financier résilient et durable, en mesure d’opérationnaliser le volet financier de l’Agenda 2030 sur le développement durable et l’Accord de Paris sur le climat en Afrique de l’ouest ». Pour Mme Matar, dans le contexte de la relance à l’issue de la crise sanitaire, l’intégration financière sous régionale constituera un enjeu crucial, et le positionnement des institutions financières régionales de développement comme la BIDC doit être renforcé afin de constituer des instruments au service de l’intégration régionale et de la transition vers des modèles économiques plus durables et résilients.
Cette nouvelle dynamique partenariale sera illustrée notamment par la participation de la BIDC et de l’AFD au sommet des Banques publiques de développement (BPD) du 10 au 12 novembre prochain à Paris. Cet événement sera organisé en partenariat avec le Forum de Paris sur la paix, et va réunir pour la première fois l’ensemble des BPD. Son objectif est de constituer une plateforme essentielle pour encourager ces institutions à agir ensemble afin de libérer leur plein potentiel et de maximiser les investissements qui s’inscrivent en cohérence avec l’agenda multilatéral du développement durable.