Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN) a présenté, le jeudi 29 août à Lomé, le bilan de la 2e étape du processus d’indemnisation de victimes des violences politiques que le Togo a connues de 1958 à 2005.
Chargés de gérer des fonds de l’Etat afin d’apaiser et ’essuyer les larmes des compatriotes qui souffrent dans leurs chairs et âmes, les membres du HCRRUN assistés d’un Comité de gestion, ont jugé important de faire le bilan de leurs activités en vue de mieux informer sur l’évolution de leur mission pour le compte de l’étape II. Il s’agit d’une sorte de compte rendu de l’utilisation de la deuxième tranche allouée au titre de l’année budgétaire 2018 pour un montant de cinq milliards de FCFA », a confié la présidente de HCRRUNN, Awa Nana-Daboya.
A la fin de cette étape, 5150 victimes ont été couvertes dépassant ainsi le chiffre de 4547 victimes restantes des événements de 2005. Le nombre total des victimes indemnisées depuis le 12 décembre 2017, date du démarrage du processus s’élève à 7660, soit 34,17% du nombre total inscrites au Programme de réparation par la Commission vérité justice et réconciliation (CVJR). Selon les experts de l’ONG AIMES-Afrique, le taux de satisfaction de cette deuxième étape est de 99,2%.
La présidente de HCRRUN a renouvelé, au nom de ses collègues et du personnel du HCRRUN sa reconnaissance au président de la République, artisan de ce processus ainsi qu’à tous les acteurs socio-politiques du Togo pour leurs diverses contributions à sa réussite. Mme Nana-Daboya a relevé que ces résultats positifs obtenus ne sauraient occulter les quelques difficultés rencontrées au cours de cette deuxième étape. Elles sont essentiellement liées aux actes d’incivisme posés par certains individus pour percevoir frauduleusement des indemnisations en lieu et place des vraies victimes.
« N’eut été la vigilance des équipes du HCRRUN et l’aide des Forces de l’ordre et de sécurité, ces actes isolés n’auraient été décelés et se seraient perpétués, puisqu’ils prenaient ses sources dans les administrations de préfectures, de mairies et de tribunaux. sous forme de faux documents », a-t-elle poursuivi. Elle a ajouté que « les auteurs de ces actes délictueux, très vite décelés partout dans les endroits où ils se produisaient, sont systématiquement appréhendés et contraints de restituer les sommes indûment perçus. C’est le lieu de mettre en garde tous autres auteurs de ces manœuvres délictuelles qui s’exposeront à répondre de leurs actes devant la justice ».
S’agissant du rapport financier, le président du Comité de gestion du fonds spécial (CGFS), Amétonou Kudzo Eva a indiqué que le volet indemnisation des victimes des violences politiques au Togo de 1958 à 2005 s’est poursuivi dans sa deuxième étape et s’est déroulé du 1er octobre 2018 au 11 août 2019. Pour cette deuxième étape, l’Etat a alloué au HCRRUN une enveloppe 5.000.000.000 FCFA sur le budget de l’Etat, gestion 2018. 5150 victimes ont été indemnisées pour un montant de 4.034.100.000FCFA. Le président du CGFS a souligné que les dépenses totales au cours de cette étape s’élèvent à 4.478.227.123 FCFA. Elles sont composées des dépenses d’indemnisation financière ainsi que celles de fonctionnement et de prise en charge psycho-médicale des victimes.
« A ce jour, les ressources totales mobilisées se chiffrent à 7 milliards FCFA. Les dépenses quant à elles, s’élèvent à 6.472.404.614 FCFA dont 5.688.900.000 FCFA de dépenses d’indemnisations financières au profit de 7660 victimes et 783.504.614 FCFA de dépenses de fonctionnement et de prise en charge psycho-médicale, dégageant ainsi un solde créditeur de 527.595.386 FCFA », a-t-il poursuivi. M. Amétonou a révélé que pour la troisième étape incessamment, une enveloppe de 5.000.000.000FCFA a été prévue dans le budget de l’Etat, gestion 2019.
Le président l’ONG AIMES-Afrique, Serges Michel Kodom a présenté l’évaluation de la satisfaction des victimes vulnérables et non vulnérables prises en charge par le HCRRUN. Il a affirmé que les victimes vulnérables ont été prises en charge par le HCRRUN et il s’est agi d’une prise en charge psycho-médicale avec l’appui des médecins, infirmiers et psychologues de l’ONG AIMES-Afrique, suivi de l’indemnisation.
Ignace T.