La mission diplomatique sur la question du renouvellement de l’accord unissant les pays membres de l’ACP-UE confiée au ministre Togolais des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Togolais de l’Extérieur, Robert Dussey, continue son bonhomme de chemin. Depuis un moment, des réunions s’organisent d’un pays à un autre, entre les Etats membres de l’ACP-UE, en vue de faire avancer les pourparlers pour un aboutissement heureux et consensuel de ce projet. La dernière réunion en date est celle tenue le vendredi 3 mai à Mbabane, capitale du Royaume.
La finalité des pourparlers est de parvenir à un nouvel accord consistant en un socle commun et trois partenariats régionaux. Les partenariats régionaux constitueront le centre de gravité et fixeront des priorités régionales spécifiques pour les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, conformément aux dynamiques régionales renforcées et à l’importance accrue des organisations régionales. Le socle commun, applicable à tous les membres du partenariat, énumérera des objectifs, des priorités et des principes généraux et permettra de renforcer la coopération au niveau international. Il est à notifier à juste titre que les 79 pays formant le bloc ACP n’ont rien d’uniformes et que les demandes des pays du Pacifique ou des Caraïbes n’ont rien à voir avec celles de l’Afrique.
Le chef négociateur pour le compte des pays ACP, le ministre Togolais en charge des affaires étrangères, Robert Dussey a indiqué que la nouveauté du futur accord repose en effet sur les besoins et spécificités de chaque zone géographique, contrairement à l’actuel. « Les spécificités africaines en termes de défis, de potentiels,de priorités, de cadres référentiels de développement (commercial, économique et humain) et de partenariat avec l’extérieur sont connues », a rappelé M. Dussey.
Il a expliqué que le pilier UE-Afrique du post-Cotonou doit être en phase avec les orientations stratégiques de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC).
« L’Afrique doit densifier ses échanges commerciaux avec l’Europe, rehausser le niveau du dialogue politique avec l’UE sur les questions aussi cruciales que la sécurité, la paix, les droits de l’homme, les biens culturels africains encore en séjour en terre européenne, les objectifs de développement durable, le changement climatique et la migration », a-t-il confié.
Selon M. Dussey les négociations doivent permettre de sceller un nouvel accord de coopération au plus tard en 2020 et l’Afrique a le devoir de conduire ces négociations régionales avec professionnalisme et un sens élevé de responsabilité.
A cette réunion de Mbabane était présent le chef négociateur européen, Neven Mimica, Commissaire au Développement.
Aux assises de la Jamaïque qui se sont déroulées le 15 avril dernier, le chef de la diplomatie togolaise a indiqué dans son adresse que les discussions avancent à un rythme soutenu pour parvenir à un accord d’ici 2020 et peut être même avant. M. Dussey a cependant, souligné que malgré les progrès réalisés, les deux parties se sont également rendues compte de la nécessité d’accélérer les négociations, afin de permettre la conclusion du gros des négociations d’ici l’été 2019. Il a vanté les mérites d’un futur accord basé sur des priorités régionales stratégiques.
Dans le cadre de ce même projet du renouvellement de l’accord unissant les pays membres de l’ACP-UE, N’Djaména a accueilli les 3 et 4 avril, deux réunions distinctes, notamment l’une sur le point des négociations avec l’Union Européenne et l’autre entre négociateurs du Groupe des pays ACP et de l’Union Européenne.
La première réunion qui a concerné les membres du Groupe central de négociation ACP, a permis de faire le point sur l’état d’avancement des négociations avec l’Union Européenne.
A ce propos, le chef négociateur pour le compte des pays ACP, le ministre Togolais en charge des Affaires étrangères, Robert Dussey a indiqué que, bien que le travail ait été difficile, des progrès ont été réalisés dans la rédaction du texte de l’accord sur un certain nombre de points. « Pour ma part, je continuerai à faire en sorte que les protocoles régionaux ne vident l’accord principal de sa substance, car celui-ci reste un accord unique et juridiquement contraignant », a dit M. Dussey.
La deuxième consultation qui met ensemble les négociateurs du Groupe des pays ACP et de l’Union Européenne, a connu la présence du commissaire européen au développement, négociateur en chef pour la partie européenne, Neven Mimica.
Peu avant, ils ont souligné les progrès enregistrés et lancé la prochaine phase des négociations. « Cette nouvelle étape aboutira à la création de piliers sur mesure pour chaque région, lesquels figurent parmi les nouveautés qui seront introduites dans le futur accord ACP-UE », ont-ils fait comprendre.
Les négociations en vue d’un nouveau partenariat entre les pays ACP et l’UE ont été lancées à New York le 28 septembre 2018, en marge de l’assemblée générale des nations Unies. Les deux premières séries de négociation ont principalement porté sur le socle commun au niveau UE-ACP. Ce socle regroupe les valeurs et les principes autour desquels se rassemble l’UE et les pays ACP. Il indique également les domaines stratégiques dans lesquels les deux parties envisagent de travailler ensemble à titre prospectif.