Le Président de la République, Faure Gnassingbé a participé aux côtés de ses pairs aux travaux de la 61è session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Le dimanche 3 juillet 2022 à Accra au Ghana.
Après examen de la situation sociopolitique, sécuritaire et économique de la sous-région, les dirigeants ouest africains ont pris d’importantes décisions pour relever les défis auxquels fait face la communauté en vue de favoriser davantage l’intégration régionale et d’améliorer les indicateurs macro-économiques.
Les chefs d’État et de gouvernement ont procédé au renouvellement des instances sous-régionales, avec notamment l’élection du président bissau-guinéen Umaro Embalo Sissoco à la tête de la CEDEAO et d’un nouveau président de la Commission en la personne du diplomate gambien Aliou Omar Touray.
La Conférence a salué les efforts constants des chefs d’État au plan national et régional, pour le renforcement de la gouvernance, la stabilité et la promotion de la libre circulation des biens et des personnes.
Le Président de la République, Faure Gnassingbé a réitéré l’engagement du Togo en faveur de l’intégration régionale, d’une synergie d’actions contre les menaces sécuritaires et de toute initiative visant la consolidation de la paix par le dialogue.
Les dirigeants ouest africains ont réaffirmé leur détermination pour l’application stricte du Protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance.
Dans cette dynamique, face aux initiatives des autorités de la transition au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, la Conférence a pris de nouvelles mesures pour un retour à la stabilité dans ces pays, tout en assouplissant les sanctions.
LEVÉE DES SANCTIONS ÉCONOMIQUES

Sur la question malienne, ils ont décidé de lever les sanctions prises à l’encontre du pays il y a six mois. La CEDEAO a validé le nouveau calendrier proposé par la junte d’une période de transition allant jusqu’à mars 2024.
En revanche, l’organisation s’oppose fermement à la participation des autorités de la transition à la prochaine élection présidentielle. Et maintient également les sanctions individuelles contre les membres de la junte au pouvoir, ainsi que les sanctions administratives à l’encontre du Mali.
Le 4 juin dernier, il était impossible pour les chefs d’Etat de l’organisation de parvenir à un consensus. Les dirigeants favorables à la levée de l’embargo, comme le Togolais Faure Gnassingbé, l’Ivoirien Alassane Ouattara ou encore le Sénégalais Macky Sall, n’avaient pas réussi à rallier à leurs vues les présidents ghanéen Nana Akufo-Addo, nigérian Mahammadu Buhari ou encore nigérien Mohamed Bazoum.
Sur la question des sanctions contre le Mali, Faure Gnassingbé, désigné facilitateur avait déjà invité la CEDEAO à changer d’attitude pour une bonne résolution de la crise.
« Nous avons consacré beaucoup de sommets à ces problèmes-là. Je pense que nous devons tout faire pour éviter l’impasse d’un côté comme de l’autre et sortir peut-être des sentiers battus et réagir avec beaucoup plus d’audace, beaucoup plus de solidarité », avait déclaré Faure Gnassingbé en avril dernier lors d’une visite rendue à Alassane Ouattara à Abidjan.
Les chefs d’Etat de l’organisation ont donc compris, après plusieurs semaines de discussions, qu’il faut aider le Mali à sortir de sa situation transitoire, en accompagnant les militaires au pouvoir pour l’organisation d’élections devant permettre de passer la main aux civils.
Au sujet de la Guinée, la proposition d’une durée de 39 mois pour la transition de Mamady Doumbouya a été rejetée. L’ancien chef d’Etat béninois, Thomas Boni Yayi a été désigné comme nouveau médiateur.
PERFORMANCES ÉCONOMIQUES DE LA COMMUNAUTE
La Conférence se félicite de la résilience économique au sein de la CEDEAO qui affiche une croissance attendue du PIB réel de 4,8% en 2022 contre 4,2% l’année précédente.
Elle prend note de l’état de la convergence macroéconomique en 2021 et des perspectives pour l’année en cours, tout en exprimant ses préoccupations quant à l’impact négatif de la crise russo-ukrainienne sur les économies de la région, notamment sur le coût de la vie.
À cet égard, la Conférence exhorte les États membres à intensifier la mobilisation des ressources financières pour soutenir les efforts de transformation structurelle des économies nationales, de création d’emplois et de réduction de la dépendance vis-à-vis de l’extérieur.
38. En vue de promouvoir la convergence macroéconomique dans l’espace CEDEAO, la Conférence instruit la Commission de renforcer, en collaboration avec l’AMAO, l’UEMOA et l’IMAO, la mise en œuvre du mécanisme de surveillance multilatérale des politiques économiques et financières des Etats membres.
MONNAIE UNIQUE DE LA CEDEAO
Les chef d’Etat et de gouvernement félicitent le Comité ministériel en charge du Programme de la monnaie unique de la CEDEAO pour ses efforts en vue de trouver des solutions consensuelles aux questions en suspens dans le contexte de la création de l’ECO.
Ils prennent note de la poursuite de la mise en œuvre de la feuille de route pour le lancement de la monnaie unique. En vue de promouvoir une transition sans heurts vers l’ECO, la Conférence instruit le Comité ministériel de s’attacher à obtenir un consensus sur l’ensemble des questions en suspens.
Par ailleurs, les chef d’Etat, après avoir salué les efforts déployés par les institutions régionales pour parvenir à un cadre juridique régissant les systèmes de paiement et de règlement au sein de la CEDEAO, ont adopté l’Acte additionnel relatif au cadre juridique du Système de paiement et de règlement de la CEDEAO (SPRC).