C’est ce à quoi les acteurs de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) sont parvenus à l’occasion de la célébration des journées da la Bourse, dénommées « BRVM Days » qui se sont déroulées à Lomé dans la semaine du 15 au 19 octobre 2018. Plusieurs résolutions ont été prises pour augmenter la croissance et réduire significativement la pauvreté. L’une d’entre elles est, selon le président de la BOAD, de « renforcer des partenariats public-privé (PPP) et des investissements directs étrangers (IDE) ».
La rencontre des acteurs de la Bourse à Lomé a été déterminante pour relever les problèmes auxquels sont confrontés les pays africains. Les inégalités se sont davantage creusées dans certaines régions, aggravées par la crise financière mondiale de 2008 et diverses situations d’instabilités (politiques, sécuritaires, climatiques et alimentaires).
Selon monsieur Christian Adovelande, président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), « le niveau de croissance actuelle, en moyenne inférieur à 7%, reste insuffisant pour réduire significativement la pauvreté ». En outre, le niveau d’investissement demeure insuffisant du fait de contraintes macroéconomiques. Il subsiste un important gap entre les financements disponibles et les besoins d’investissement en infrastructures, en sécurité alimentaire, en services sociaux de base et en adaptation aux changements climatiques, a souligné monsieur Adovelande.
L’AFRIQUE ET LES BESOINS DE FINANCEMENT DE SON DÉVELOPPEMENT
Les besoins de financement du développement du continent africain sont compris entre 600 et 1.200 milliards de dollars par an et les ressources budgétaires publiques se révèlent insuffisantes pour y faire face. L’Afrique fait face donc à une insuffisance de financement expliquée pour l’essentiel par la faiblesse de l’épargne locale, en particulier l’insuffisance d’épargne longue indispensable aux investissements de long terme.
En outre, certaines conditions posées par les banques ne sont pas adaptées au financement du développement. Par exemple, l’utilisation de ressources de courte maturité et à taux d’intérêt élevé n’est pas indiquée pour le financement d’infrastructures de soutien à la production, qui sont généralement des infrastructures publiques à rentabilité diffuse.
Cependant, un consensus se dégage sur le fait que les modèles classiques de financement du développement centrés principalement sur l’Aide publique au développement (APD) ont atteint leurs limites, du fait notamment de l’impact de la crise financière mondiale et des difficultés budgétaires des pays donateurs. C’est ce qui fait dire à Christian Adovelande que le continent noir devra, pour s’en sortir, penser à un renforcement des partenariats public-privé (PPP) et des investissements directs étrangers(IDE).
QUELS RÔLES JOUENT LES PPP ET LES IDE ?
Les Partenariats Publics-Privés (PPP) tout comme les Investissements Directs Etrangers (IDE) jouent de plus en plus un rôle prépondérant dans le financement du développement. Ils constituent pour les pouvoirs publics une des solutions à l’insuffisance de fonds publics pour le financement de grands projets structurants indispensables à l’accélération de la croissance et à la transformation. En outre, les marchés financiers constituent les autres pistes de substitution à l’aide publique au développement. Dans ce sens, le développement des marchés de capitaux locaux permet de mobiliser des ressources longues. Il est donc important d’amplifier leur rôle dans le financement de l’économie réelle, surtout que les ressources mobilisées sont libellées en monnaie locale, exemptes de tout risque de change. L’épargne ainsi mobilisée permet de financer l’expansion des investissements et des opérations commerciales des entreprises publiques et privées.
Monsieur Adovelande n’a donc pas manqué de saluer les efforts pris dans le cadre de la modernisation et de l’approfondissement du marché. Il a rendu hommage aux initiatives menées par les dirigeants de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM).
QUE RETENIR DE LA BOURSE RÉGIONALE DES VALEURS MOBILIÈRES (BRVM) ?
Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) qui sont tous membres de l’UEMOA, liés par une banque centrale(BCEAO) et une monnaie unique (Franc CFA). Ces pays constituent une zone économique de plus de 100 millions de consommateurs et une valeur marchande de 91 milliards de dollars. Ces huit économies ouest-africaines ont atteint un taux de croissance de 6,5% par an au cours de ces dernières années. Les prévisions tablent sur une croissance encore plus élevée à l’avenir.
Le siège de la BRVM est situé à Abidjan en Côte d’Ivoire, dans l’une des économies les plus probantes et les plus dynamiques du continent. La BRVM propose des normes internationales qui incluent la surveillance et la réglementation. À la fin de janvier 2018, la BRVM comptait 45 sociétés cotées, exerçant dans divers domaines d’activités parmi lesquelles les télécommunications, la banque, la brasserie, l’agriculture et 37 lignes obligatoires, dont 5 obligations islamiques.
Zico G.