Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Ivohasina Razafimahefa a séjourné à Lomé du 20 mars au 2 avril 2019 en vue de conduire les consultations au titre de l’Article IV et tenir des discussions dans le cadre de la quatrième revue du programme soutenu par une Facilité élargie de crédit (FEC) approuvée en mai 2017. A l’issue de la visite le FMI constate que les réformes budgétaires structurelles et les autres programmes de réforme progressent et que les autorités ont poursuivi les efforts d’apurement des arriérés pour un montant de 65 milliard FCFA en 2018.
Dans une déclaration, M.Razafimahefa a indiqué que : « Des progrès importants ont été réalisés au cours des discussions, et elles se poursuivront dans les semaines à venir.
A l’issue des discussions en cours, le Conseil d’administration du FMI pourrait examiner la quatrième revue de la FEC et les consultations de 2019 au titre de l’Article IV en juin 2019 ».L’article IV des statuts du Fonds monétaire international (FMI) stipulant que le Fonds « exerce une ferme surveillance sur les politiques de change des États membres et adopte des principes spécifiques pour guider les États membres en ce qui concerne ces politiques ».
Faisant le bilan des deux précédentes années, M. Razafimahefa a relevé que «la croissance économique s’est accélérée pour atteindre un taux de 4,9 % en 2018 après avoir connu une forte décélération en 2017 en raison des tensions sociopolitiques qu’a connu le pays.
L’inflation était de 0,9 % à la fin 2018 ».
Le FMI relève que l’important effort budgétaire amorcé en 2017 s’est poursuivi jusqu’en septembre 2018 tandis que les résultats ont fléchi vers la fin de l’année, du fait que les recettes ont été inférieures aux objectifs et quelques lignes de dépenses ont dépassé les prévisions. Néanmoins, le pays a respecté en 2017 et 2018 le critère de déficit de l’UEMOA fixé à 3 % du PIB, soit deux ans avant l’échéance convenue entre les Etats membres.
M. Razafimahefa a précisé que « le gouvernement reste déterminé à mettre en œuvre les réformes dans le cadre de son programme soutenu par la FEC. La plupart des critères de réalisation et des repères structurels à fin décembre 2018 ont été respectés. Les autorités sont en train de prendre les mesures nécessaires pour préserver les objectifs du programme».
Dans le moyen terme, la mission salue la vision et les réformes décrites dans le Plan national de développement.
«Elle prévoit un taux de croissance économique annuel avoisinant 5,5 %.Avec l’amélioration de l’environnement des affaires et des infrastructures publiques, le secteur privé devrait jouer un rôle important en tant que moteur de la croissance économique. Parmi les risques qui pèsent sur la croissance économique, figurent les contraintes liées à la mise en œuvre des réformes structurelles et un éventuel ralentissement des économies des principaux partenaires commerciaux du Togo », a-t-il poursuivi.
La mission estime que « l’inflation et le déficit budgétaire devraient rester dans les limites des critères de convergence de l’UEMOA. La position de la balance courante devrait rester globalement conforme aux fondamentaux de l’économie et aux orientations de politique économiques. La mission salue les efforts entrepris en vue de renforcer davantage la gouvernance, d’améliorer l’inclusion financière et de favoriser une croissance inclusive tirée par le secteur privé.
A cet effet, la mission a partagé avec les autorités les résultats et recommandations d’études sur l’efficacité des dépenses sociales, les progrès sur la gouvernance, et les expériences sur les reformes des banques publiques ».
La délégation du FMI a échangé, dans le cadre de sa mission, avec le ministre de l’Economie et des Finances, Sani Yaya, celui du Commerce, de l’Industrie, du Secteur Privé, et de Promotion de la Consommation locale, Kodjo Adedze, la ministre de l’Action sociale et de la Promotion de la Femme, Mme Léa KolaniYentchare, le directeur national de laBCEAO, Kossi Ténou et avec d’autres hauts fonctionnaires, ainsi que des représentants du secteur privé et des partenaires au développement. Elle a exprimé sa gratitude aux autorités et à ses interlocuteurs pour les discussions constructives qu’elle a eues et pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé lors de sa visite au Togo.