Le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé a lancé, le jeudi 31 octobre à Lomé, le rapport-pays du Doing Business 2020, visant à consolider les acquis actuels du classement de la Banque mondiale et à corriger les insuffisances pour un meilleur classement du Togo au prochain rapport Doing Business. C’était au cours d’une cérémonie qui a connu la participation de plusieurs personnalités, du gouvernement, du corps diplomatique, du secteur privé et de la société civile, ainsi que des responsables du Groupe de la Banque Mondiale.
Il s’est agi, au cours de cette rencontre, de revisiter les avancées réalisées par le Togo dans cet index qui classe les pays sur la planète en termes de facilité de faire des affaires. A cet effet, le président Faure Gnassingbé a relevé les raisons du « miracle togolais », permettant au pays d’effectuer un bond qualitatif de 59 places en 2 ans, passant de la 156ème place à la 97ème place. Ils ont également détaillé les indicateurs sur lesquels le Togo a performé et ceux au niveau desquels des efforts restent encore à faire.
Le rapport Doing Business 2020 de la Banque mondiale publié le 24 octobre dernier, a classé le Togo dans le top 5 mondial des pays réformateurs, 97e sur 190 pays, pour avoir progressé de 40 places par rapport au classement précédent. Il est 7e réformateur en Afrique mais premier dans la sous-région ouest africaine.
LAISSONS NOS DISPUTES DE COTE POUR CELEBRER LE TOGO
Exprimant sa satisfaction pour les prouesses réalisées par le Togo, le chef de l’Etat a indiqué qu’ « aujourd’hui nous laissons nos querelles et nos disputes de côté pour célébrer le Togo. Parce que ceux qui connaissent le Togo nous le reprochent souvent, on aime plutôt la victoire modeste. On n’aime pas trop célébrer ce que nous avons réussi. Et n’eut-été l’insistance des uns et des autres, je ne pense pas que je serais devant vous, parce que je pense déjà à l’année prochaine. Il y a deux ans, nous étions 156ème et quand le rapport est sorti, le conseil des ministres a été chaud parce que je n’étais pas du tout content. Nous avions régressé, nous étions avant-derniers dans l’espace UEMOA ».
Mais cela a eu le don de nous réveiller et de nous dire que ce n’est pas possible. Parce que nous avions connu une progression et nous redescendons ».
Face à cette régression, explique le chef de l’Etat, plusieurs questions venaient à l’esprit. Il s’agit, entre autres, de comment faire pour avancer eu égard les tracasseries que les populations vivaient. Le président a évoqué, en guise d’exemple, le problème des titres fonciers qui avaient amené des gens à oublier qu’ils avaient déposé des dossiers ou encore l’électricité où des gens se plaignaient à propos du raccordement. « Pour une fois, nous reconnaissions que le classement reflétait une certaine réalité. Il faut reconnaître que c’était difficile pour les usagers, et pour nos compatriotes. Donc nous avons pris l’initiative de nous rapprocher davantage du Groupe de la Banque Mondiale que je salue pour l’aide qu’ils nous apportent notamment le bureau local et nos amis de la SFI, pour essayer de mieux comprendre ce qu’il fallait faire pour améliorer la situation », a-t-il poursuivi.
Pour le chef de l’Etat, il n’y a pas de temps à perdre invitant à accélérer le rythme, pour gagner la compétition contre les autres. Nous avons toutes nos chances d’attirer des investisseurs dans notre pays, a-t-il dit, alors ne vous lassez pas de faire des réformes. « Travaillons ensemble à ce que cela se poursuive et se pérennise. Nous n’avons pas le choix, alors faisons-le et bien ! », a conclu Faure Gnassingbé.
La ministre déléguée, coordonnateur de la « Cellule Climat des affaires », Sandra Ablamba Johnson ; la représentante résidente de la Banque mondiale, Hawa Wagué et le vice-président de la Société financière internationale, (SFI) pour le Moyen-Orient et l’Afrique, Sergio Pimenta ont abondé dans le même sens pour saluer les réformes engagés et qui ont permis d’atteindre ces performances.
LE TOGO, UN EXEMPLE A SUIVRE
Pour Mme Sandra Ablamba Johnson, les choix opérés par le gouvernement, la volonté politique affirmée et le pragmatisme et le leadership des plus hautes autorités expliquent cette performance du Togo sur ces dernières années. « Au-delà des indicateurs, c’est toute l’économie togolaise qui est impactée avec une tendance à la hausse du taux de croissance porté à 5,3% en 2019 malgré l’environnement économique international peu favorable. Toutes ces réformes ont généré et vont continuer à générer des retombées positives pour notre pays », a-t-elle affirmé.
Pour Hawa Wagué, « Tout le groupe de la BM est ravi des résultats et l’engagement du Togo est salué au plus haut sommet. Le Togo est un exemple à suivre pour beaucoup de pays sur bien d’indicateurs ». Elle a rappelé le score de 95 points sur 100 obtenu par le Togo pour être premier en Afrique et 15e au plan mondial sur le plan de la facilitation de la création d’entreprises, faisant état d’un changement « vraiment extraordinaire ».
Sergio Pimenta, de son côté, s’est réjoui de « ce jour heureux et mérité» pour le Togo et a salué l’engagement personnel remarqué du président de la République, qui a grandement contribué à ce succès. «Toutefois des efforts reste à faire et la SFI qui ouvre d’ailleurs ses locaux ce jour au Togo, accompagnera davantage les autorités et le secteur privé pour y arriver», a-t-il dit. Il a précisé que les résultats des réformes entreprises par le Togo ont été reconnus non seulement par le rapport Doing Business 2020 de la Banque mondiale mais aussi par d’autres indicateurs et d’autres rapports.
La cérémonie de lancement a été suivie d’un panel sur « la contribution du secteur privé qui demeure le moteur de la croissance dans la perspective du plan national de développement 2018-2022 ».