Lomé, la capitale togolaise a abrité les 15 et 16 mars dernier la 10ème Conférence des présidents d’assemblée et de section de la région Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF)
Réunissant les présidents des assemblées nationales de l’espace francophone d’Afrique, cette conférence a servie de tribune de réflexions autour des questions relatives à la crise migratoire qui reste un mal gangrenant l’Afrique depuis des années. Les 16 délégations parlementaires de l’Afrique francophone présentes à Lomé ont ainsi eu à passer en revue l’origine, les caractéristiques et les conséquences de la migration. «Nous allons nous y pencher avec responsabilité, avec franchise et en Africains engagés pour la recherche des approches concrètes et objectives de l’impact de la migration sur le développement en Afrique », a souligné le président de l’Assemblée nationale togolaise, Dama Dramani, à l’ouverture des travaux de la conférence. Si la question migratoire est au centre de cette rencontre précisait Dama Dramani, c’est que « les parlementaires de l’APF veulent s’approprier pleinement la problématique, pour s’engager dans son traitement aux côtés des gouvernements, des associations et organisations africaines spécialisées afin de trouver des solutions durables ».
L’un des objectifs était donc pour les parlementaires de dégager à l’issue de cette rencontre des législations adéquates, d’organiser conformément à leurs prérogatives des contrôles
appropriés des politiques, et d’en élaborer les prévisions budgétaires en la matière. Ainsi, face à la complexité et à l’urgence qu’impose la question migratoire, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne et 1er vice-président de l’APF section Afrique Guillaume Soro a invité ses pairs à contribuer et à agir impérativement avec efficacité. « Nous avons notre part de responsabilité dans la crise migratoire telle qu’elle se présente actuellement. Au-delà de l’indignation, nous devons donc agir et nous devons apporter des contributions novatrices pour sortir tête haute de cette crise migratoire», a-t-il lancé à la prise de la parole. Les travaux qui ont duré deux jours et meublé d’une communication
autour du thème « migration et développement », ont permis aux parlementaires de l’APF, de s’engager à œuvrer au « respect des règles de la culture démocratique et à l’amélioration de la gouvernance en Afrique ».
En outre ces derniers devraient désormais mettre l’accent sur l’assainissement de l’environnement politique, la promotion de la coopération Sud-Sud en matière de formation et stage et à la mise en place des politiques Sud-Sud en matière salariale et entrepreneuriale.
Autour de la question de la montée du terrorisme et de l’insécurité dans les pays du Sahel, les élus du peuple de la zone de l’APF, ont apporté leur soutien au « projet de financement de la lutte contre le terrorisme et d’appui au renforcement des capacités d’intervention » tout en soutenant « l’idée de l’implication des parlements dans le suivi des actions de la lutte contre le terrorisme ». Passant en revue d’autres sujets liés à la situation sociopolitique des pays de l’APF, la conférence a manifesté sa solidarité à la section
camerounaise au motif de l’incendie survenu à l’Assemblée nationale et a encouragé ce pays à poursuivre avec sérénité le processus en cours en vue des prochaines échéances électorales
de 2018.
S’agissant du Congo, la conférence a salué les efforts entrepris par les autorités de ce pays pour améliorer la situation sociale et politique malgré l’impact de la chute des cours
de pétrole, sur l’économie avant d’en prendre acte des dispositions prises pour permettre la tenue effective des élections présidentielles, législatives et provinciales le 23 décembre 2018 ».
Au Togo, l’initiative du dialogue entreprise par le président Faure Gnassingbé pour résoudre la crise sociopolitique, a été saluée par les parlementaires qui ont encouragé la poursuite des discussions entre le pouvoir et la classe de l’opposition. Après Lomé, Ouagadougou, la capitale du Burkina-Faso accueillera la 11ème Conférence des présidents d’assemblée et de section de la région Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF).
Charles KOLOU