Le Togo et les pays de l’Alliance Économique Sahélienne (AES) Mali, Niger et Burkina Faso ont franchi une étape significative dans le renforcement de leur collaboration économique en procédant à une évaluation de l’interconnexion de leurs systèmes douaniers. Cette rencontre, qui s’est ouverte le 24 septembre à Lomé, marque deux mois après le lancement de ce projet ambitieux qui vise à fluidifier les échanges commerciaux entre ces nations.
Les experts douaniers des quatre pays se réunissent pour une durée de trois jours afin d’analyser la mise en œuvre du système d’interconnexion. Ils aborderont des sujets cruciaux tels que les statistiques de transit et des mesures supplémentaires pour sécuriser les marchandises en transit. Cet échange d’idées et d’expertises est d’une importance capitale pour renforcer le dispositif de lutte contre la fraude douanière et les trafics illicites, des problématiques majeures pour la région.
Philippe Tchodie, Commissaire général de l’Office Togolais des Recettes (OTR), a souligné l’importance des échanges commerciaux entre le Togo et les pays de l’AES, qui représentent aujourd’hui 74 % de l’ensemble des échanges du pays, contre 64 % il y a cinq ans. Cette augmentation de 10 points est révélatrice de l’impact positif de l’interconnexion sur la fluidité des transactions régionales. « Cette progression témoigne de l’importance croissante de l’interconnexion dans l’intégration économique de notre région », a-t-il affirmé.

L’initiative d’interconnexion vise à faciliter l’échange d’informations sur les marchandises en transit entre les douanes des pays de l’AES et le Togo. Ce système a pour but de réduire significativement les temps d’attente aux frontières, alléger le travail des administrations douanières et améliorer l’efficacité des opérations pour les opérateurs économiques. En optimisant le passage des marchandises, cette interconnexion est également censée favoriser la transparence dans les transactions, un aspect fondamental pour attirer davantage d’investissements.
Au-delà de la simplification des procédures, cette rencontre d’experts représente une opportunité pour renforcer les relations bilatérales et multilatérales entre les pays de la région. En partageant des informations et des bonnes pratiques, les nations participantes peuvent mieux lutter contre les défis communs tels que la fraude douanière et le trafic illicite, qui ont des conséquences négatives sur l’économie locale et la sécurité régionale.
La coopération entre le Togo et l’AES ne s’arrête pas là. Cette interconnexion fait partie d’un projet plus large de développement économique et de sécurisation des frontières, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. À travers des politiques concertées, ces pays espèrent créer un environnement commercial plus dynamique, stimulant ainsi la croissance économique et le développement durable.
Le succès de cette initiative repose sur l’engagement des gouvernements, mais également sur la participation active des acteurs du secteur privé. En facilitant le commerce transfrontalier, les autorités espèrent que les entreprises locales pourront se positionner plus efficacement sur le marché régional et international, générant ainsi des opportunités d’emploi et améliorant les conditions de vie des populations.
En conclusion, l’évaluation de l’interconnexion des systèmes douaniers entre le Togo et les pays de l’AES marque une avancée significative vers une intégration économique régionale plus profonde. En favorisant des échanges commerciaux fluides et sécurisés, cette initiative est un pas vers la création d’un marché régional unifié, capable de soutenir le développement économique et social de ces pays. Les résultats de cette rencontre seront cruciaux pour définir les étapes futures de cette coopération prometteuse.
Par César S.