La politique de l’éducation de qualité prônée par le chef de l’Etat, est aussi consécutive à une main d’œuvre (élite) qualifiée et concurrentiel, non seulement sur le plan national, mais et surtout sur le plan international. Cette politique qui manifestement devient une réussite au Togo, connait l’adhésion de ses traditionnels partenaires, à l’instar de l’UNICEF, mais aussi des compatriotes Togolais, qui croient en la place et l’importance de ce secteur dans le positionnement des pays sur l’échiquier international. Il s’agit de Germain Essohouna Méba, qui a eu l’ingénieuse idée de créer une université privée d’enseignement supérieur, un Institut des nouvelles technologies appliquées (INTA).
La nouvelle université privé INTA inaugurée le vendredi 5 avril dernier à Adétikopé, est une filiale du groupe Carrefour des Innovations et du Business (CIB) et un ouvrage du projet « Appropriation des Standards Internationaux pour la Structuration de Formation d’Ingénieur en Afrique de l’Ouest (ASICIAO), d’une durée de trois ans, doté d’un million d’Euros et dont le destinataire est l’Afrique. Ce projet est financé par l’Union Européenne,comme tout projet Erasmus+.
L’université dispose de plus d’une vingtaine de salle de classe, des blocs administratifs, des salles informatiques de taille et d’un ensemble d’outils de pratique rendus disponible et dont l’investissement est évalué à plus de cent millions de francs CFA. Il est également prévu à court terme d’ajouter d’autres disciplines comment la chaudronnerie, la menuiserie PVC, l’ingénierie de peinture et d’autres types de curricula seront aussi mis en place et développés parles spécialistes de l’Union Européenne.
L’objectif visé par cet établissement universitaire implanté au Togo, est de former des cadres ingénieurs capables de s’adapter aux réalités des entreprises de tous les pays du monde, en particulier de l’Afrique de l’Ouest. Il devra également permettre aux étudiants de s’adapter aux évolutions technologiques complexes, de leur offrir une carrière riche et épanouie et devra aux termes des formations délivrer à ceux-ci des diplômes de licence,de master et d’ingénieur habilité par la Commission des Titres d’Ingénieur.
La direction du conseil scientifique de cette université privée est constituée d’enseignants à plein temps dont les activités se partagent entre l’enseignant, le conseil et la direction d’études auprès des étudiants ;des professeurs d’université d’autres plus grands établissements supérieurs togolais,de l’Université Technologique de Troyes(UTT) de France, de Belgique, de Bulgarie et du Sénégal, ainsi que des professionnels constitués d’ingénieurs, experts, cadres ou chefs d’entreprises qui sont chargés d’enseignement dans leur spécialité.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Koffi Akpagana qui a présidé cette cérémonie d’inauguration a, dans son allocution insisté sur la qualité de la formation supérieure en adéquation avec la pratique pour une meilleure insertion professionnelle. « Nous avons changé les paradigmes dans une optique de former pour s’insérer professionnellement. Nous devons nous donner les moyens d’être à la pointe de la recherche et de l’innovation », a-t-il déclaré.
Pour M. Essohouna Méba, cette université permettra de former des ingénieurs de qualité « en métier ». « Nous avons changé de paradigme au niveau de l’Institut des nouvelles technologies appliquées, à savoir former pour la pratique, pour avoir des diplômés en métier. Aujourd’hui nous sommes heureux de constater qu’il y a un accompagnement de l’Union Européenne à travers cette idée qui a germé, parce que si nous continuons à former des jeunes pour le chômage, ils constitueront un danger pour nous demain », a-t-il indiqué.
Il a précisé que cette citation vient du président de la République, Faure Gnassingbé qui voudrait que les écoles de formation changent de façon de procéder dans l’art de transmettre leur savoir et de savoir faire pour apporter la solution indispensable au chômage. M. Méba ainsisté en disant que « si nous continuons à former dans le sens d’avoir des diplômes tertiaires, alors ces étudiants formés resteront longtemps sans trouver du travail.
Il y a un ambitieux programme (Plan National de Développement PND) qui en ses trois axes permet de faire en sorte que demain on ne puisse pas chômer, car le fait de créer un hub logistique et un centre
d’affaire et en même temps de créer des infrastructures dans le domaine agricole et autres, nous oblige à aller dans le sens où nos formations apportent l’adéquation nécessaire pour accompagner le PND.
Selon lui, le projet ASICIAO est une démarche, un projet qui permet d’accompagner toute structure de formation universitaire qui allie formation-théorique et formation- pratique. Ce projet se donne pour mission de former des ingénieurs au standard de ceux de l’Europe. Il a précisé qu’à partir des diplômes que l’on obtiendra ici, il n’y aura pas de problème de reconnaissance.
Le responsable du projet, enseignant chercheur, Dr Timothé Toury a fait comprendre que ASICIAO cible précisément le Togo et le Sénégal pour le travail en matière de l’éducation qui se fait a priori. « Ce projet va nous permettre de travailler ensemble avec les deux pays pour amener les formations d’ingénieurs aux meilleurs niveaux. Notre objectif est d’avoir des formations d’ingénieur qui soient directement destinées pour le développement de l’économie des deux pays et de celle de la région Afrique de l’Ouest en général. Nous allons travailler avec les enseignants sur place, mais aussi avec des industriels, des représentant du secteur socio-économique et les étudiants pour qu’ils conçoivent eux- mêmes, en analysant l’environnement extérieur, le programme de formation qui permettra d’avoir des ingénieurs africains aux standards internationaux.
A terme, nous espérons que ces formations seront du niveau international, c’est-à-dire que nos étudiants (européens) demanderont à venir dans ces deux pays en semestre d’échange, de même que les étudiants togolais ou Sénégalais exprimeront le besoin d’aller en Europe en semestre d’échange », a-t-il poursuivi. Il a précisé que le projet accompagne en réalité trois établissements au Togo, notamment le CIB-INTA, l’Université de Lomé (UL) et l’Université Catholique d’Afrique de l’Ouest (UCAO). Le CIB-INTA de façon spécifique est une initiative qui nous intéresse particulièrement. C’est la volonté exprimée par le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCIT) de développer des formations qui mènent directement à l’emploi qui a retenu notre attention. Par cette volonté nous avons découvert quelqu’un du secteur économique qui s’intéresser vraiment à la formation et qui met les moyens et accepte de prendre des risques avec des idées nouvelles. Nous avons eu un très bon contact avec lui il y a plus d’un an et il nous a convaincu en quelques secondes de l’intérêt que nous avons pour l’accompagner », a expliqué M. Toury.