La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé dimanche les résultats provisoires des élections sénatoriales du 15 février 2025 au Togo. Comme prévu, le parti Union pour la République (UNIR) du président Faure Gnassingbé a raflé la majorité des sièges, en remportant 34 des 41 mandats en jeu, confirmant ainsi son emprise sur le paysage politique du pays. Ce résultat marque une étape clé dans la mise en place du sénat, prélude à un éventuel passage à un régime parlementaire.

UNIR, qui dispose d’une majorité d’élus locaux avec 139 conseillers régionaux sur 179 et 895 conseillers municipaux sur 1527, a dominé largement les élections. Avec plus de trois quarts des sièges attribués, le parti au pouvoir poursuit son hégémonie à l’Assemblée nationale et s’installe confortablement au sénat.
Dans ce contexte, l’opposition n’a pas pu rivaliser, faute de grands électeurs suffisants. Toutefois, une surprise de taille a ébranlé ce paysage politique largement dominé par le parti présidentiel : le Bloc Alternatif Togolais pour une Innovation Républicaine (BATIR). Fondé en mai 2019, ce jeune parti a réussi à décrocher deux sièges. La présidente de BATIR, Banybah Afiwavi Enyonam Vicenzia épouse Meyer, a été élue sénatrice dans la circonscription d’Agoè-nyivé, et elle sera accompagnée de Fiacre Atsou Ayao, ancien député, pour représenter le parti au sénat.
Cependant, ce qui a particulièrement marqué ces élections, ce sont les succès inattendus de plusieurs figures politiques. Robert Olympio, ancien membre de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et exclu de ce mouvement pour sa participation aux élections sénatoriales, a été élu dans la circonscription du Golfe grâce aux voix des conseillers municipaux et régionaux. Dans la région de Yoto, un autre rebondissement notable a eu lieu avec l’élection de M. Agbabli, un transfuge du MPDD qui a rallié « Togo autrement ». Il a remporté le siège face à la candidate UNIR, Sylvestre Adzra-Aziadeke, maire d’Ahépé, une victoire inattendue qui a ajouté à la surprise du scrutin.
Pour les autres partis de l’opposition, tels que l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI), l’Union des Forces de Changement (UFC), et le Cercle des Leaders Émergents (CLE), chaque formation a décroché un siège. En revanche, des partis comme le MPPD de Jonas Siliadin, le CAR de Yao Date et le NET de Jules Amin n’ont pas réussi à obtenir de sièges, subissant ainsi un revers cuisant.
Ces résultats, bien que provisoires, devront encore être validés par la Cour constitutionnelle, qui statuera sur les recours éventuels.
Ainsi, ces élections sénatoriales ont non seulement renforcé l’UNIR, mais ont également permis à quelques partis de l’opposition d’imprimer une marque, tout en promettant des développements politiques à venir dans ce contexte pré-parlementaire.
Par César S