Le processus de contractualisation des formations sanitaires publiques lancé en juin 2017 par le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé pour assainir le secteur de la santé et garantir des soins de qualité à la population, devrait bientôt être étendu à huit autres hôpitaux publics du pays. Cette approche contractuelle, mis en place grâce au concours de la Banque mondiale, vise à rendre plus efficace le système de santé au Togo et améliorer la performance des structures sanitaires du pays.
En effet, vu les résultats positifs enregistrés par ce projet, l’État togolais annonce son extension à 8 autres centres de soin dans le pays. L’avis d’appel à manifestation d’intérêt a été émis dans le quotidien national « Togo-Presse » du 28 février dernier, afin de recruter des sociétés, pour la contractualisation de 8 nouvelles structures sanitaires. Il s’agit spécifiquement des hôpitaux d’Aného, de Bè, de Lomé commune, de Tsévié, de Kpalimé, de Notsè et de Sotouboua. Le gouvernement a également renseigné que cinq de ces centres seront équipés, en vue de la modernisation de leurs plateaux techniques.
Cette approche contractuelle a commencé aux hôpitaux d’Atakpamé et de Blitta le 15 juin 2017. Après cette phase pilote, ce processus est étendu une année plus tard aux hôpitaux de Dapaong, de Kara, de Sokodé, le Centre médico-social (CMS) de Siou et le Centre hospitalier universitaire (CHU) Sylvanus Olympio.
Revenu sur les résultats positifs de l’approche contractuelle au début de cette année, le ministre en charge de la Santé, Pr Mijiyawa a relevé les meilleures performances des hôpitaux déjà concernés, entre autres, de meilleurs taux de fréquentation, de consultations et d’hospitalisations, hausse de recettes, meilleure fourniture en médicaments, ce qui encourage, à poursuivre dans ce même élan.
Pour le ministre, la contractualisation ne veut pas dire privatisation. « La formation sanitaire reste publique, c’est-à-dire que c’est l’Etat qui continue de payer ses agents, les équipements et tout ce qu’il faut pour que l’hôpital fonctionne. Une entité non-étatique est recrutée, avec pour cahier des charges, de nous aider à mettre en place les mécanismes d’une bonne gestion. Le ministère de la Santé, qui est le niveau central, est tenu informer afin de veiller à la régularité et à la pertinence des actions et des dépenses », a souligné Moustapha Mijiyawa.
Le ministre a fait observer dans son intervention que « pendant longtemps, il y avait un fossé entre les ressources que l’État injecte dans le secteur de la santé et les résultats obtenus, et ce problème résidait dans la gestion. Notre démarche vise une corrélation entre les ressources et les prestations. C’est le souci de trouver un mécanisme corrélant les ressources et les prestations qui a conduit à la contractualisation ». Pour le ministre, l’augmentation des recettes a permis aux hôpitaux concernés de se doter d’un niveau minimal d’équipements dont des microscopes, des brancards et ordinateurs. De même, il assure que depuis le démarrage du projet de contractualisation, il n’y a plus de retard de paiement des salaires des agents contractuels dans ces centres de santé.
Le projet de contractualisation a également permis aux hôpitaux concernés de se doter actuellement d’une liste de médicaments établie par les prestataires. « Aujourd’hui, dans chacun de ces hôpitaux, les médicaments sont disponibles à plus de 95%. Pour vous donner une idée : au mois de nombre, le chiffre d’affaire au CHR de Dapaong pour la seule pharmacie, cela faisait 48 millions soit plus de 1,5 million par jour dans un hôpital où on était à moins de 200.000 par jour », a dévoilé le Pr Mijiyawa qui précise que la même tendance est en train d’être observée au CHU Sylvanus Olympio où la contractualisation a été généralisée depuis 2 mois.
Les hôpitaux retenus, s’ajouteront ainsi à ceux déjà contractualisés qui connaissent depuis, d’excellents résultats en matière de gestion, fréquentation, prestation ou d’équipements portant ainsi le total des formations sanitaires contractualisées au Togo à 15.