La présidente de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) du Togo, Eugénie Nakpa Polo, rappelée à Dieu le lundi 16 août 2021, a été inhumée le samedi 4 septembre dans son village natal à Kantè.
Les cérémonies funèbres se sont déroulées en présence du représentant du chef de l’Etat, le ministre des Transports routier, ferroviaire et aérien, Affoh Atcha-Dedji qui avait à ses côtés le ministre en charge des Droits de l’Homme, Christian Trimua.
Diverses personnalités, notamment des autorités politiques, administratives, traditionnelles ainsi que des familles parentes, alliées et amies ont rendu un dernier hommage à la présidente de la CNDH, décédée au Centre hospitalier universitaire (CHU) Sylvanus Olympio dans sa 65ème année.
Avant l’inhumation qui s’est déroulée dans la stricte intimité familiale, l’évêque de Kara, Monseigneur Jacques Danka Longah a présidé la messe d’enterrement sur le terrain du lycée moderne Kantè Ville 1. Les évêques émérites Dominique Guigbile et Jacques Agnilounda ainsi qu’un collège de prêtres ont concélébré cette messe qui a été animée par les chorales Sainte Cécile et Esprit Lumière de la Cathédrale de Kara, les chorales Saint Jean-Marie Vianney et Sainte Famille de la paroisse Saint Joseph de Kantè.
Dans son homélie tirée de l’évangile de Saint Mathieu au chapitre 5, versets 1 à 12, l’évêque de Kara a exhorté tous les fidèles à se confier à Dieu dans une attitude d’adoration en adoptant une vie tant active que saine orienté vers la recherche du salut divin. Le prélat a invité chaque chrétien à soigner quotidiennement sa vie et à être au service des autres.
Déjà le jeudi 2 septembre, le président de la République, Faure Gnassingbé a présidé une cérémonie d’hommage national à l’illustre disparue. Le Premier ministre, Mme Victoire Tomégah-Dogbé et la présidente de l’Assemblée nationale, Mme Yawa Tsègan ainsi que des membres du gouvernement et diverses autres personnalités ont assisté à cette cérémonie. L’événement, auquel a également pris part le président de la CBDH Bénin, Isidore Clément Capo-Chi-Chi, a été l’occasion de rendre un dernier hommage officiel à cette femme battante et fortement engagée dans la lutte contre les violations des droits de l’homme et qui est devenue en avril 2019, la première femme au Togo, à la tête de la Commission depuis sa création en 1987.
« Nous gardons d’elle l’image d’une femme digne, passionnée, avec une énergie débordante, un engagement marqué pour les droits de l’homme et une foi inébranlable en Dieu. Que son âme repose en paix » a dit le Premier ministre, Mme Victoire Tomégah-Dogbé
« Son immense contribution à la jouissance des droits de l’homme par les populations du Togo et au plan international est à la mesure de sa rigueur et de son professionnalisme. Son mandat a permis de redorer le blason de la CNDH qui a gagné encore plus en confiance auprès de l’opinion nationale », a confié le rapporteur général de l’institution, Olivier Sronvi.
Le ministre en charge des Droits de l’Homme a relevé que, « la franchise, la méthodologie inclusive et participative, le sens du bien commun ont été les meilleures armes de l’illustre disparue dans la conduite de ses missions ».
« Eugénie Nakpa Polo était, sans doute, l’un des meilleurs analystes du diagramme des droits de l’Homme au Togo. Elle était une mémoire des progrès de notre pays dans la consolidation de sa démocratie et le renforcement de la jouissance des droits de l’Homme », a rappelé Christian Trimua. Le ministre a également réitéré les condoléances du Gouvernement à la famille éplorée et aux proches, ainsi qu’à tous les défenseurs des droits humains au Togo.
UNE FEMME ENGAGEE DANS LA PROTECTION DES DROITS DE L’HOMME
Première femme à présider aux destinées de la CNDH, depuis sa création en 1987, Mme Polo a été élue à la tête de cette institution le 25 avril 2019. Très sensible aux droits humains, elle a consacré près de 29 ans au secteur de la protection et de la défense des droits de l’Homme. Directrice des droits de l’Homme pendant près de 19 ans, la défunte a assumé d’autres responsabilités comme ambassadeur, représentant permanent de la République togolaise auprès des Nations unies et des autres organisations internationales à Genève. Elle a été membre du comité d’experts africains sur les droits et le bien-être de l’enfant. Mme Polo a été également secrétaire d’État auprès du ministre de la Justice et des Relations avec les Institutions de la République, chargée des droits de l’Homme.