L’Autorité de Régulation de la Télécommunication et des Postes (ART&P) a révélé, dans un rapport sur l’évolution des marchés régulés parut le jeudi 22 octobre à Lomé, que le nombre des utilisateurs de Mobile Money au Togo est passé de 83 000 en 2013 à 1,9 million en 2017 pour atteindre 2,3 millions en 2018, soit un taux de croissance annuel de 95% sur la période considérée (2013-2018), avec un pic de 21%, sur les deux dernières années (2017-2018).
En effet, selon le rapport, 62,7% des abonnés mobiles utilisent aujourd’hui un service de transfert monétaire mobile parmi les deux proposés notamment T-money pour Togocel et Flooz pour Atlantique Telecom Togo. Ce rapport précise que le taux de pénétration du mobile money par rapport à la population s’établit autour de 52%. « Sur le terrain, cela s’observe par la multiplication des points de transferts d’argent mobile. De quelques centaines en 2013, ils ont augmenté à 11.119 en 2017 et sont passés à 12 136 points de transferts l’année suivante », souligne le rapport.
Cette annonce selon l’ART&P, met en évidence la croissance soutenue que connait le Mobile Money, constituant ainsi, un important « boosteur » de l’inclusion financière dans le pays.
En termes de valeur, renseigne l’ART&P, le volume global de transactions en 2018 est de 607,7 milliards de FCFA, comptant pour 61 millions de transactions et une moyenne de 1,6 milliard de FCFA de transactions par jour, avec environ 10. 000 par transaction opérée.
« En volume, les transactions ont connu une hausse de 54% par rapport à 2017, signe du dynamisme du secteur. Dans la foulée, les points de vente ont également suivi cette tendance haussière (+9%, entre 2017 et 2018) », indique le rapport.
Pour l’ART&P, les montants des opérations, varient selon les opérateurs : 1 à 500 000 FCFA pour T-money et 1 à 1,5 millions FCFA pour Flooz.
Par ailleurs, ce rapport révèle que ces chiffres ont maintenu leur élan, jusqu’en cette année 2020, porté par la digitalisation amorcée au Togo et renforcé encore plus par la pandémie du coronavirus, qui a limité les contacts physiques.
« Au Togo, 78% des citoyens âgés de 15 ans au moins, disposent d’un compte dans une institution financière (microfinances, banques, postes, caisse d’épargne, trésor public…) ». C’est l’un des principaux points mis en lumière dans la dernière synthèse sur l’inclusion financière dans le pays, réalisée par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Cette proportion, en hausse constante sur la décennie, est également visible au niveau du taux d’utilisation des services de monnaie électronique : 84% de togolais étaient titulaires d’un compte électronique en 2019 (même si 34% ne sont que véritablement actifs), contre seulement 2,16% en 2013.
Le Togo est depuis quelques années dans une phase de croissance rapide en ce qui concerne l’inclusion financière, une dynamique stimulée davantage par le Mobile Money. La révolution du Mobile amorcée il y a 4 ans par l’opérateur Moov avec pour objectifs de faciliter les paiements de certains services périodiques, notamment les factures d’électricité, ou de permettre aux togolais de transférer de l’argent à leurs proches, semble drainer des foules. En trois ans seulement, le Togo a triplé le nombre d’utilisateurs de moyens de paiement électroniques, ce qui représente un véritable tournant dans l’inclusion financière.
En moins de 4 ans, le Mobile money a ainsi installé de milliers de togolais dans le système financier. « Plus de 10% des togolais inclus dans le système financier possèdent à la fois un compte auprès des institutions classiques et un mobile money (T-money et Flooz). En ce qui concerne ceux ayant uniquement un compte mobile money, ils représentent environ 12% de la population adulte intégrée dans le système financier », révèle le rapport.
Une situation en nette amélioration grâce à l’implémentation tous azimuts de services de paiement mobile innovants par les opérateurs sur place et une appropriation remarquable de ces solutions par l’administration centrale. Le Mobile Money tente avec un succès sans précédent de se tailler une part belle en tant que moyen de paiement. Grâce à une forte pénétration du mobile, le paiement électronique est en train de s’ériger comme le moyen privilégié pour faciliter la vie des populations et réduire certaines formes de corruption, bien qu’il fasse émerger d’autres défis.